Soudan: La guerre s’est propagée dans deux grandes villes

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SoudanLa guerre s’est propagée dans deux grandes villes

La situation est particulièrement tendue à el-Facher, l’un des chefs-lieux du Darfour, selon les témoignages d’habitants.

Des convois commerciaux, des bus et des voitures familiales de la ville d'El Fasher sous escorte.

Des convois commerciaux, des bus et des voitures familiales de la ville d'El Fasher sous escorte.

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La guerre qui ravage le Soudan depuis plus de quatre mois a gagné deux nouvelles villes fortement peuplées: el-Facher, l’un des chefs-lieux du Darfour, et al-Foula, capitale du Kordofan-Ouest, rapportent vendredi des habitants à l’AFP. La situation est particulièrement préoccupante à al-Facher - où les combats avaient cessé il y a près de deux mois - car de nombreuses familles fuyant pillages, viols, bombardements et exécutions sommaires ailleurs au Darfour (ouest) s’y sont réfugiées. «C’est le plus grand rassemblement de civils déplacés avec 600’000 personnes qui se sont réfugiées à al-Facher», assure à l’AFP Nathaniel Raymond, directeur du laboratoire en recherche humanitaire de l’Université américaine de Yale.

Des habitants rapportent à l’AFP que les violences ont repris tard jeudi. «A la tombée de la nuit, on a entendu des combats à l’arme lourde venus de l’est de la ville», explique l’un d’eux. Si la guerre entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo a ravagé Khartoum et poussé plus de trois millions d’habitants de la capitale à la fuite ou l’exil, le conflit est différent au Darfour.

Là, des rescapés ont raconté à l’AFP des exécutions sur la base de l’appartenance ethnique, des milices arabes alliées des FSR abattant des civils uniquement parce qu’ils n’étaient pas Arabes et des colonnes de familles fuyant sur des dizaines de kilomètres, au Tchad voisin pour les plus chanceux ou ailleurs au Darfour, désormais en passe de s’embraser partout. Dans cette vaste région, la guerre avait déjà fait des ravages en 2003 et la Cour pénale internationale (CPI), qui parle de génocide à l’époque, met en garde contre une répétition de l’histoire.

Plus à l’est, à 800 km de Khartoum, al-Foula, le chef-lieu du Kordofan-Ouest, jusqu’ici épargnée, a elle aussi été gagnée par les combats. «Les FSR affrontent l’armée et la police et dans leurs échanges de tirs des bâtiments publics ont été incendiés», rapporte un habitant. «Des magasins ont été pillés et il y a des morts dans les deux camps, mais personne ne peut accéder aux corps dans le chaos», abonde un autre.

Depuis le 15 avril, seul un bilan très sous-estimé de la guerre a été établi: 3’900 morts, selon l’ONG ACLED. Et quatre millions de personnes ont dû fuir leur maison.

(AFP)

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