Tir de missilesL’Iran met en garde contre les menaces de l’Irak après l’attaque sur Erbil
Après que des missiles ont frappé, dimanche, la capitale du Kurdistan irakien, qui abriterait une base d’Israël, Téhéran a dit à son voisin qu’il ne devait pas «devenir source de menaces».
L’Iran a averti, lundi, qu’il ne tolérera pas les «menaces» venant de l’Irak voisin, au lendemain d’une attaque de missiles revendiquée par les Gardiens de la Révolution iraniens contre une cible au Kurdistan irakien, cible présentée comme un «centre stratégique» d’Israël. «Il n’est en aucun cas acceptable qu’un de nos voisins, avec qui nous entretenons des relations profondes, devienne une source de menaces pour la République islamique», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, lors de sa conférence de presse hebdomadaire.
Dimanche, les Gardiens de la Révolution, armée idéologique de l’Iran, ont affirmé avoir visé un «centre stratégique» appartenant à son ennemi juré, Israël, situé à Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien. Les autorités kurdes avaient, elles, indiqué que «douze missiles balistiques» tirés «hors des frontières de l’Irak, et plus précisément de l’est», avaient visé le consulat américain à Erbil, sans faire de victime.
De son côté, Washington a assuré qu’il n’y avait «ni dommage, ni victime dans aucune des installations du gouvernement américain».
«Violation flagrante de la souveraineté»
Bagdad a convoqué l’ambassadeur d’Iran, Iraj Masjidi, et lui a fait part des protestations du gouvernement fédéral au sujet des frappes qualifiées de «violation flagrante de la souveraineté» de l’Irak. «L’Iran ne tolérera pas la présence près de ses frontières d’un centre de sabotage, de complot et d’expédition de groupes terroristes» visant la République islamique, a prévenu, lundi, le porte-parole, faisant référence à l’Irak voisin.
L’Irak partage à l’est une longue frontière avec l’Iran, qui joue chez son voisin un rôle politique et économique incontournable. Le gouvernement irakien «a été averti à plusieurs reprises qu’il ne faut pas permettre que ses frontières avec l’Iran deviennent dangereuses», a-t-il ajouté.
En réaction à une attaque contre des haut-gradés des Gardiens
Rarement revendiquées, des attaques aux roquettes et drones, ces dernières années, contre les intérêts américains et les troupes de la coalition internationale antidjihadistes en Irak, sont généralement imputées par Washington à des factions irakiennes pro-Iran, qui réclament le départ des soldats américains déployés en Irak.
Les frappes contre Erbil ont eu lieu une semaine après la mort, en Syrie, de deux haut-gradés des Gardiens, tués dans une attaque imputée à Israël. «Le régime sioniste paiera pour ce crime», avaient promis les Gardiens. Ennemi juré de l’Iran, Israël n’a pas encore réagi à ces accusations.