Le fameux compositeur d’«I say a little prayer for you» est mort

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Burt Bacharach a écrit des tubes pour Aretha Franklin, Dionne Warwick ou Tom Jones et a remporté trois Oscars. Il avait 94 ans.

Il a fait chanter Aretha Franklin, Dusty Springfield ou les Beatles: l’Américain Burt Bacharach a créé des dizaines de mélodies devenues des classiques, notamment pour son interprète fétiche Dionne Warwick.

Le compositeur est mort mercredi 8 février chez lui à Los Angeles de causes naturelles, a confirmé jeudi son agente à l’AFP.

«I say a little prayer for you», «What the world needs now is love», «The look of love», «Don’t go breaking my heart», «A house is not a home»… à la frontière entre jazz et pop, ses ballades romantiques et mélancoliques ont atteint les sommets des hit-parades des deux côtés de l’Atlantique.

La liste de ses interprètes – plus de 1000 – est tout aussi impressionnante: on y trouve Tom Jones, Elvis Costello, les White Stripes, etc.

La chanteuse Dionne Warwick a fait part de sa «tristesse», comparant la perte de son «cher ami et partenaire musical» à celle d’un «membre de (sa) famille».

Mélodies d’apparence simples

D’apparence simples – «je n’ai qu’une règle: ne pas rendre les choses difficiles pour l’auditeur», disait-il –, ses compositions sont en fait truffées de mesures asymétriques et de progressions d’accords complexes.

Des ruptures de rythme qui accrochent subtilement l’oreille de l’auditeur, mais constituent autant de défis pour les interprètes de ce maître exigeant.

La chanteuse Cilla Black a ainsi raconté avoir dû enregistrer 32 prises d’«Alfie» dans les studios londoniens d’Abbey Road avant de parvenir à le contenter.

Engagé par Marlene Dietrich

Pianiste passionné de jazz, né le 12 mai 1928 à Kansas City (Missouri), Burt Bacharach étudie l’art de la composition dans plusieurs universités américaines.

Un de ses professeurs, le Français Darius Milhaud, lui donne un conseil qui le marque à vie: «Ne jamais avoir peur d’être mélodieux.»

Après son service militaire, il est engagé par Marlene Dietrich comme arrangeur et directeur musical pour ses tournées.

En 1957, il rencontre le parolier Hal David (décédé en 2012), avec qui il va former un des tandems les plus fructueux de l’industrie musicale.

Trois Oscars

Quatre ans après le début de leur partenariat, ils découvrent au cours d’une session d’enregistrement une jeune choriste qui va devenir leur «porte-drapeau»: Dionne Warwick.

Entre 1962 et 1968, ils classeront ensemble 15 titres dans le Top 40 américain, dont «Walk on by», «Anyone who had a heart» ou «Do you know the way to San José?».

Le duo d’auteurs est également plébiscité par Hollywood. En 1970, ils glanent deux Oscars pour la musique du film «Butch Cassidy et le Kid» et sa chanson originale «Raindrops keep fallin' on my head».

Burt Bacharach en remporte un autre en 1982 avec «Arthur’s theme (Best that you can do)», la chanson originale du film «Arthur». Mais il monte cette fois sur la scène des Academy Awards sans son acolyte.

Quatre mariages

En 1973, un conflit financier éclate entre les deux hommes. Pendant dix ans, ils ne se parlent que par avocats interposés et ne travailleront plus jamais ensemble.

La fin du partenariat avec Hal David est synonyme de traversée du désert pour Burt Bacharach, qui ne renoue avec le succès que dans les années 1980.

Surnommé «le playboy du monde occidental» dans les années 1960, le musicien à l’allure athlétique et au large sourire, s’est marié à quatre reprises, avec Paula Stewart (1953-58), Angie Dickinson (1965-1980), Carole Bayer Sager (1982-91) et Jane Hansen (en 1993).

«J’étais amoureux de ma musique. Et la passion pour la rendre parfaite est telle que ça rend fou», a-t-il dit pour expliquer sa vie sentimentale tumultueuse.

La vie de Burt Bacharach a également été marquée par un drame, le suicide en 2007 à 40 ans de sa fille autiste Nikki, née de son union avec l’actrice Angie Dickinson. Burt Bacharach a eu trois autres enfants.

Pluie d’hommages

Noel Gallagher, l’ancien guitariste-compositeur d’Oasis, a rendu hommage au «maestro». «C’était un plaisir de t’avoir connu», a-t-il écrit sur Instagram.

Billy Corgan, leader historique des Smashing Pumpkins, a salué un «titan de la chanson belle et naturelle», tandis que Paul Stanley, du groupe Kiss, évoquait «le trésor, composé de chansons extraordinaires, qu’il nous laisse».

«Burt était un de mes héros, et a eu une grande influence sur mon travail», a réagi Brian Wilson des Beach Boys, «attristé» par le décès de ce «géant de l’industrie musicale».

(AFP)

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