France – Echanges houleux au procès d’Eric Zemmour

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FranceEchanges houleux au procès d’Éric Zemmour

Mercredi, le polémiste français Éric Zemmour doit être jugé pour des propos envers les jeunes migrants qu’il avait tenus en septembre 2020.

Le procès du polémiste d’extrême droite Éric Zemmour, jugé pour ses propos controversés sur les migrants mineurs isolés s’est ouvert mercredi, à Paris, en son absence par des demandes de renvoi et des échanges houleux entre avocats de la défense et des parties civiles.

Le candidat putatif à l’élection présidentielle ne s’est pas présenté à l’audience, «afin d’éviter que l’enceinte judiciaire ne se transforme en studio de télé d’information en continu», avait indiqué la veille son avocat, Me Olivier Pardo.

Salle pleine

Devant une salle d’audience pleine, la présidente Delphine Chauchis a prévenu dès l’ouverture que son tribunal serait «particulièrement vigilant (quant à) la sérénité des débats». Mais le ton est monté dès les premières minutes, sur la question de la recevabilité de certaines parties civiles.

Une trentaine d’entre elles se sont constituées, dont les associations SOS Racisme, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et la Maison des Potes. Mais aussi une vingtaine de conseils départementaux – les mineurs non accompagnés étant pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, gérée par les départements.

«Les trois-quarts sont irrecevables et ils le savent très bien, ils ne sont là que pour faire nombre, pour faire masse», s’insurge à son tour Me Olivier Baratelli, qui défend le directeur de publication de la chaîne d’information CNews, jugé aux côtés d’Éric Zemmour comme c’est l’usage dans les procès de presse. Ils sont ici «pour faire de la politique», soutient Me Pardo.

Éric Zemmour avait tenu des propos polémiques sur CNews, le 29 septembre 2020.

Éric Zemmour avait tenu des propos polémiques sur CNews, le 29 septembre 2020.

Reuters

Les deux avocats Mes Pardo et Baratelli ont tour à tour longuement plaidé pour le renvoi de l’audience, arguant que les conclusions de nombreuses parties civiles ne leur avaient pas été transmises à temps.

«C’est faux!», répond-on de l’autre côté du prétoire. Chacun se coupe la parole et la présidente menace de suspendre l’audience.

Le renvoi «arrange manifestement un des prévenus», «c’est une stratégie», lance alors Me Patrick Klugman au nom de SOS Racisme. «On ne veut pas que les propos soient jugés et on ne sait plus comment vous le demander».

Rejet de la demande de renvoi

Après une courte suspension, la présidente rejette la demande de renvoi et l’audience se poursuit avec des questions de procédure.

Habitué des sorties controversées et des procédures judiciaires, Éric Zemmour est cité à comparaître par le parquet pour complicité de provocation à la haine raciale et d’injure raciale, pour des propos tenus sur CNews le 29 septembre 2020.

Lors d’un débat de l’émission «Face à l’info» sur les mineurs isolés après un attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, le chroniqueur avait déclaré: «Ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu’ils viennent».

Ambition présidentielle

Sa défense estime qu’Éric Zemmour n’a fait que «redire avec des mots différents» les inquiétudes exprimées par les autorités sur la délinquance liée aux mineurs non accompagnés.

Éric Zemmour, 63 ans, avait été contraint à la mi-septembre de quitter l’émission quotidienne phare de CNews, à cause de ses ambitions présidentielles pour 2022. Il ne s’est encore pas déclaré candidat. Mais selon des sources proches du polémiste, il devrait le faire avant un premier meeting de campagne envisagé, début décembre.

(AFP)

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