Balkans: Désescalade «plus urgente que jamais» entre Kosovo et Serbie

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BalkansDésescalade «plus urgente que jamais» entre Kosovo et Serbie

L’émissaire de l’UE mène les difficiles discussions entre Pristina et Belgrade et attend des deux parties qu’elles progressent pour normaliser leurs relations et ramener de la sérénité dans la région.

Les tensions sont montées très haut, fin septembre, après la mort d’un policier kosovar tué par un commando composé notamment de Serbes du Kosovo et d’un responsable politique vu comme proche de Belgrade. Du coup, Pristina a dû envoyer des forces armées supplémentaires et renforcer les contrôles.

Les tensions sont montées très haut, fin septembre, après la mort d’un policier kosovar tué par un commando composé notamment de Serbes du Kosovo et d’un responsable politique vu comme proche de Belgrade. Du coup, Pristina a dû envoyer des forces armées supplémentaires et renforcer les contrôles.

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La désescalade et la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo sont «plus urgentes que jamais», et tout retard est «inacceptable», a estimé, samedi, l’émissaire européen Miroslav Lajcak. Celui-ci et des diplomates des États-Unis, de France, d’Allemagne et d’Italie se sont rendus, samedi, à Pristina pour y rencontrer le Premier ministre kosovar, Albin Kurti, puis à Belgrade pour un entretien avec le président serbe, Aleksandar Vucic.

«Nous attendons du Kosovo et de la Serbie qu’ils remplissent totalement leurs obligations», a ajouté Miroslav Lajcak, sommant Albin Kurti «de faire des progrès dans la normalisation des relations si le Kosovo veut faire des progrès vers l’Union européenne».

«Albin Kurti doit faire des progrès dans la normalisation des relations si le Kosovo veut faire des progrès vers l’Union européenne.»

Miroslav Lajcak, émissaire européen

L’émissaire, chargé de chapeauter les difficiles discussions entre Pristina et Belgrade, a demandé au président serbe de procéder «sans délai à la création d’une Association des municipalités serbes au Kosovo. Sans cela, il n’y aura pas de progrès dans le chemin européen» de Pristina.

Dans ces villes majoritairement serbes du nord du Kosovo, les électeurs serbes ont boycotté le dernier scrutin, menant à l’élection de maires albanais – avec moins de 4% de participation. Leur prise de fonction avait dégénéré à l’émeute au printemps.

Il attend «une coopération entière de la Serbie»

Après un été relativement calme, les tensions sont montées très haut, fin septembre, après la mort d’un policier kosovar tué par un commando composé notamment de Serbes du Kosovo et d’un responsable politique vu comme proche de Belgrade, Milan Radoicic. La découverte d’un arsenal de guerre a ajouté à la colère de Pristina – qui accuse ouvertement la Serbie d’être derrière cette attaque. Une enquête est en cours.

Depuis Belgrade, Miroslav Lajcak a dit «attendre une coopération entière de la Serbie» sur ce dossier. Les cinq diplomates ont par ailleurs présenté un «nouveau plan» à Albin Kurti, a indiqué le Premier ministre dans un communiqué laconique, qui indique que «d’intenses discussions» doivent encore avoir lieu.

Belgrade croit à une prochaine «issue à la crise»

Après l’entretien à Belgrade, qu’il a qualifié de «difficile», Aleksandar Vucic a déclaré croire possible de «trouver prochainement une issue à la crise», indiquant s’attendre à d'«importantes réunions» à Bruxelles dans les prochains jours.

Le Kosovo, 1,8 million d’habitants, dont 120’000 Serbes, a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008 – ce que Belgrade n’a jamais accepté. Et la question reste obsessionnelle pour une partie des Serbes, qui considèrent le territoire comme leur berceau national et religieux. Aleksandar Vucic a, à plusieurs reprises, affirmé qu’il ne reconnaîtrait jamais l’indépendance de Pristina.

(AFP)

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