Guerre en UkraineMenaces nucléaires russes: Pékin veut un «cessez-le-feu à travers le dialogue»
Après les avertissements de Vladimir Poutine en cas d’attaque ukrainienne sur les régions «annexées», la Chine appelle au calme, l’OTAN dénonce, Kiev «n’y croit pas» et Washington «prend ça au sérieux».
La Chine a appelé, mercredi, à un «cessez-le-feu à travers le dialogue» dans le conflit en Ukraine, et insisté sur la nécessité de respecter «l’intégrité territoriale de tous les pays», après une allocution du président russe Vladimir Poutine annonçant une mobilisation militaire partielle.
«La souveraineté et l’intégrité territoriales de tous les pays doivent être respectées, les objectifs et principes de la Charte des Nations unies doivent être suivis, les préoccupations sécuritaires légitimes de tous les pays doivent être prises en compte, et tous les efforts propices à une résolution pacifique des crises doivent être soutenus», a déclaré un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin.
«Nous appelons les parties concernées à mettre en place un cessez-le-feu à travers le dialogue et la consultation, et à trouver une solution qui règle les préoccupations sécuritaires légitimes de toutes les parties, dès que possible», a-t-il ajouté. «La Chine est prête à travailler avec la communauté internationale pour continuer à jouer un rôle constructif dans la désescalade de la situation.»
Pékin n’a pas condamné Moscou
Vladimir Poutine a décrété, mercredi matin, une mobilisation partielle et promis d’utiliser «tous les moyens disponibles» de son vaste arsenal pour protéger son territoire, notamment contre les Occidentaux, après l’annonce, par des régions ukrainiennes contrôlées par Moscou, de l’organisation, cette semaine, de «référendums» d’annexion par la Russie.
La Chine a dit à plusieurs reprises qu’elle défendait la souveraineté de tous les pays impliqués dans le conflit, mais a refusé de condamner les actions de la Russie. La semaine dernière, Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping se sont rencontrés en Ouzbékistan, et ont rallié à eux des dirigeants asiatiques derrière un nouvel «ordre international» défiant l’influence occidentale.
«Rhétorique dangereuse» ou «irresponsable», «acte de désespoir»
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a dénoncé, mercredi, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York, la «rhétorique nucléaire dangereuse» du président russe Vladimir Poutine. «Ce n’est pas nouveau, il l’a déjà fait à de nombreuses reprises», a ajouté le Norvégien. «Nous resterons calmes et continuerons à soutenir l’Ukraine.»
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a, lui, qualifié les récentes décisions du président russe d’«acte de désespoir». Vladimir «Poutine ne fait qu’empirer les choses. Il a depuis le début complètement sous-estimé la situation et la volonté de résistance des Ukrainiens». «La Russie ne peut pas gagner cette guerre meurtrière», a-t-il martelé.
De leur côté, les États-Unis «prennent au sérieux» la menace russe, a dit un porte-parole de la Maison-Blanche, annonçant de «sévères conséquences» si le président russe passait à l’acte. «C’est une rhétorique irresponsable de la part d’une puissance nucléaire, mais ce n’est pas incohérent avec la manière dont il s’exprime depuis sept mois», a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
«Le monde ne laissera pas faire»
Enfin, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ne «croit pas» à l’utilisation d’armes nucléaires par Moscou, a-t-il déclaré, mercredi, dans une interview à la chaîne allemande Bild TV. «Je ne crois pas que le monde laissera faire», a-t-il affirmé.