États-UnisUne tueuse de la secte de Charles Manson a été libérée
Leslie Van Houten, 73 ans, a retrouvé la liberté en Californie après plus de 50 ans derrière les barreaux.
Leslie Van Houten, ex-disciple du sanguinaire «gourou» Charles Manson, est sortie de prison mardi après avoir passé plus de 50 ans derrière les barreaux pour un double meurtre commis en 1969, ont confirmé les autorités pénitentiaires de Californie.
À l’été 1969, les membres de la secte satanique de Charles Manson avaient semé la terreur à Los Angeles où ils avaient commis au moins neuf meurtres d’une grande sauvagerie. Parmi leurs victimes figurait l’actrice et mannequin Sharon Tate, alors mariée au cinéaste Roman Polanski.
Adepte de la «Famille Manson», Leslie Van Houten avait été reconnue coupable d’avoir participé au meurtre d’un couple, Leno et Rosemary LaBianca, à leur domicile en août 1969. Initialement condamnée à mort, elle avait finalement écopé d’une peine de prison à perpétuité après plusieurs procès.
Aujourd’hui âgée de 73 ans, Mme Van Houten «a été libérée sous le régime de la liberté conditionnelle le 11 juillet 2023», a indiqué à l’AFP l’administration pénitentiaire californienne dans un communiqué.
Des «décennies de thérapie»
La justice américaine s’était déjà prononcée cinq fois en faveur de sa libération conditionnelle. Mais à chaque fois, les gouverneurs de Californie Jerry Brown puis Gavin Newsom avaient opposé leur veto.
Dans son dernier refus en 2022, M. Newsom avait estimé que cette femme «représente actuellement un danger trop grand pour la société».
Fin mai, une cour d’appel de Californie a annulé ce veto. Les juges ont estimé qu’il n’y avait «aucune preuve permettant d’étayer les conclusions du gouverneur». Ils ont souligné son comportement de détenue exemplaire et ses «décennies de thérapie».
Après cette décision, M. Newsom a décidé de ne pas demander à la justice de porter l’affaire devant la Cour suprême de Californie, un processus qui aurait pu prendre plusieurs années.
Une année dans un centre de réinsertion
«Le gouverneur est déçu par la décision de la cour d’appel de remettre en liberté Mme Van Houten mais n’engagera pas de nouvelles actions étant donné le peu de chance qu’elles aboutissent», avait déclaré samedi une de ses porte-parole.
Les familles de victimes «ressentent encore l’impact brutal» des meurtres commis par la Famille Manson, avait-elle toutefois ajouté.
L’avocate de Mme Van Houten s’est, elle, dit «très heureuse» que cette libération soit intervenue «si rapidement» après le renoncement du gouverneur.
L’ex-détenue doit désormais passer «une année dans un centre de réinsertion pour acquérir les compétences nécessaires afin de faire face à un monde qui a beaucoup changé au cours des cinq dernières décennies», a fait savoir Nancy Tetreault, dans un communiqué.
Selon l’avocate, elle va également «chercher un emploi dans des domaines qui s’appuient sur les diplômes (…) qu’elle a obtenus en prison.»