Cyclisme: Gino Mäder, un jeune homme bienveillant jusqu’au bout

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CyclismeGino Mäder, un jeune homme bienveillant jusqu’au bout

Le coureur suisse, décédé tragiquement vendredi suite à sa terrible chute sur le Tour de Suisse, nous avait accordé une interview la veille de son accident. Avec la sympathie qui le caractérisait.

Chris Geiger
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Chris Geiger
Gino Mäder était un athlète particulièrement apprécié des journalistes.

Gino Mäder était un athlète particulièrement apprécié des journalistes.

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Mercredi, il est midi passé de quelques minutes lorsque l’équipe Bahrain Victorious fait son apparition sur la Place Centrale de Monthey. Il fait beau, le soleil tape fort. L’ambiance est festive, les spectateurs souriants. Il faut dire que ces passionnés de la petite reine – ou simples curieux – ont de quoi être de bonne humeur. Ils sont aux premières loges pour admirer les coureurs – et leur magnifique monture – présents sur cette édition 2023 du Tour de Suisse.

Comme le veut la coutume, les coureurs de la formation de l’État arabe montent à leur tour sur le podium afin de signer la «start list» en vue de la 4e étape de la boucle nationale reliant la ville chablaisienne à la station valaisanne de Loèche-les-Bains. Chaleureusement applaudis, les athlètes de la Bahrain Victorious repartent vers leur car afin de procéder aux derniers ajustements avant le départ. Tous, sauf un: Gino Mäder. 

Le grimpeur saint-gallois, masqué, reste quelques instants aux côtés du speaker Gilles Pinard afin de répondre à quelques questions sur son état de forme et son ressenti. Après avoir salué la foule, le talent suisse reprend son vélo et s’apprête à partir. Mais du coin de l’œil, il s’aperçoit qu’on le sollicite pour une rapide réaction. Comme à son habitude, le jeune homme répond favorablement à notre demande. Sans stress, avec gentillesse et passion.

On le lance sur la thématique de l’écologie dans le cyclisme, car Gino Mäder a la réputation d’être un cycliste engagé. Le développement durable dans son sport favori fait partie des causes qu’il défend. Et ça se ressent. Il se confie longuement, dans la langue de Molière, évoquant certaines pistes à creuser afin d’avoir un peloton et une caravane plus «verts». Le Suisse, né le 4 janvier 1997, ajoute être sensible au réchauffement climatique car sa génération a grandi avec cette problématique. 

Les minutes défilent, l’heure du départ approche. On ne veut pas le mettre en retard. On se sent presque obligé de prendre congé de celui qui a terminé meilleur jeune de la Vuelta 2021. Avant de nous quitter, il nous confie dans un sourire masqué qu’il y a de «bonnes chances» qu’il soit présent en juillet sur le Tour de France. Son premier. On s’en réjouit, tous les coureurs ne sont pas autant abordables, loquaces et réfléchis que lui. 

La preuve: il ne fait que quelques mètres avant d’être à nouveau sollicité. Cette fois, c’est un certain Pascal Richard qui vient aux nouvelles. L’échange se prolonge quelques instants. Il est gentiment l’heure pour Gino Mäder de prendre place sur la ligne de départ. Son avant-dernier.

Repose en paix, Gino.

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