Session du ParlementPas besoin d’encadrer davantage les injections de Botox
Contrairement au National, le Conseil des États a refusé une motion qui demandait que seuls des médecins qualifiés puissent injecter du botox ou de l’acide hyaluronique dans le visage.
![Christine Talos](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/b90562b8-60f7-489e-9b13-f3fb7dba0be9.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C1639%2C2048&fp-x=0.48688224527150703&fp-y=0.3447265625&crop=focalpoint&s=dc784a6cc1be1f40b2f04ab98e9ff953)
![De plus en plus de personnes de tous âges se font injecter de l’acide hyaluronique et du botox dans le visage. De plus en plus de personnes de tous âges se font injecter de l’acide hyaluronique et du botox dans le visage.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/29fd58a7-900d-4208-b277-09982d381f91.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C1024%2C682&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=fb3d12a431d89508a7af735233d67b10)
De plus en plus de personnes de tous âges se font injecter de l’acide hyaluronique et du botox dans le visage.
AFPPas besoin de créer des bases légales pour que seuls les médecins ayant suivi une formation ad hoc puissent injecter du botox ou de l’acide hyaluronique dans le visage, des pratiques très appréciées des moins de 30 ans. Contrairement au National en septembre 2021, le Conseil des États a refusé tacitement une motion déposée en 2019 déjà par l’ex-conseillère nationale Ruth Humbel (C/AG).
L’élue faisait remarquer qu’«un nombre croissant d’esthéticiennes proposent cette prestation, avec parfois des conséquences désastreuses». Du coup, ce sont les médecins qui doivent rattraper le coup et traiter parfois de graves complications comme des infections, des infarctus cutanés, et même des cas de cécité. Ceci à la charge de la collectivité puisque les coûts de traitement sont pris en charge par l’assurance obligatoire des soins.
Ruth Humbel soulignait que ces injections exigeaient de solides connaissances en médecine. «Pourtant, des esthéticiennes et d’autres personnes sans formation médicale comblent aujourd’hui des rides, augmentent le volume des lèvres, etc., alors que Swissmedic interdit d’injecter des substances qui séjournent plus de 30 jours dans le corps», critiquait-elle.
Législation suffisante
Mais la commission a fait remarquer que les préparations contenant du botox étaient des médicaments qui ne pouvaient déjà être délivrés que sur prescription par des médecins qualifiés, y compris dans le monde de la cosmétique. Quant aux produits injectables contenant de l’acide hyaluronique, l’ordonnance sur les dispositifs médicaux, révisée en mai 2021, précise que seuls les médecins ou les professionnels formés qui opèrent sous le contrôle d’un médecin sont autorisés à utiliser ceux qui restent plus de 30 jours dans le corps.
Quant aux esthéticiens et esthéticiennes, ils n’ont le droit d’utiliser que des produits qui restent moins de 30 jours dans le corps. La commission était donc d’avis que l’objectif de la motion est déjà rempli, les bases légales existantes étaient suffisamment claires pour assurer la sécurité des patients.
Mise en garde du canton de Vaud
Le canton de Vaud a lui mis en garde tous ceux et celles qui seraient tentés par des injections d’acide hyaluronique. Lui aussi rappelle que la loi prévoit que les produits qui restent moins de 30 jours dans le corps peuvent être utilisés dans les salons de beauté. Mais selon des conditions précises, précise-t-il. À savoir que le fabricant ait prouvé scientifiquement que ce produit n’est plus décelable après 30 jours; et que cette preuve soit mentionnée dans l’information sur le dispositif. «Un salon de beauté peut vouloir utiliser cet argument. Mais il faut savoir qu’aucun produit respectant ces conditions n’est actuellement commercialisé en Suisse», alerte le canton.
D’éventuels produits utilisés seraient donc achetés à l’étranger, sans garantie de qualité. «En faisant appel à des personnes non formées ou en acceptant des produits contrefaits, vous vous exposez à des risques importants», prévient le canton. Qui conseille du coup de vérifier la profession de la personne qui fait l’injection. «S’il s’agit d’un infirmier, vérifiez qu’un médecin est présent sur le site. Aucune autre profession n’est autorisée à pratiquer le geste».