ColonialismeBenedict Cumberbatch: La Barbade veut le faire payer
Le passé esclavagiste des ancêtres de l’acteur refait surface. L’île cherche à obtenir des réparations.
- par
- L. F.
Benedict Cumberbatch est rattrapé par son passé. Le gouvernement de La Barbade, une île des Petites Antilles, cherche à obtenir des réparations auprès des familles qui se sont enrichies grâce à l’esclavage, durant l’époque coloniale. Or l’acteur britannique descend d’une lignée d’anciens propriétaires terriens de cette toute jeune république de Caraïbe orientale.
En 1727, Abraham Cumberbatch, marchand établi à Bristol, avait acquis une plantation sucrière à Cleland, dans le nord de La Barbade. Quelque 250 esclaves faisaient partie du domaine, jusqu’à l’abolition britannique de l’esclavage, en 1834. «Formidablement enrichis par la plantation, les ancêtres de l’acteur ont également touché une somme importante en dédommagement de la part du gouvernement de Sa Majesté, suite de l’abolition de l’esclavage», rappelle «Le Figaro». La somme équivaut à plus d’un million de francs actuels.
Premières étapes
À La Barbade, la Commission nationale pour les réparations a donc Benedict Cumberbatch dans le viseur. «Nous n’en sommes qu’aux premières étapes, a déclaré le président adjoint de la commission, David Comissiong, au «Telegraph». Une grande partie de cette histoire est justement en train d’être mise en lumière en ce moment.» Sur la liste, figurent aussi un richissime député conservateur, Richard Drax, ainsi que la famille royale britannique.
En 2018, dans une interview, Benedict Cumberbatch avait qualifié de «choquant» le passé esclavagiste de sa famille. Ironie de l’histoire, le comédien avait incarné le maître américain d’une plantation de coton dans le film «Twelve Years A Slave», sorti en 2013.