Athlétisme: Nouveau rebondissement dans l'affaire Semenya

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AthlétismeNouveau rebondissement dans l'affaire Semenya

Le dossier entre l'athlète hyperandrogène Caster Semenya et la Suisse sera examiné par la Grande Chambre de la CEDH.

Caster Semenya a manqué certaines compétitions, après avoir refusé un traitement afin de baisser son taux de testostérone.

Caster Semenya a manqué certaines compétitions, après avoir refusé un traitement afin de baisser son taux de testostérone.

Getty Images via AFP

La Grande Chambre de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), sa formation suprême, a accepté lundi de se pencher sur le dossier de l’athlète sud-africaine Caster Semenya, privée de certaines courses parce qu’elle refuse un traitement pour faire baisser son taux de testostérone.

La sportive avait remporté une bataille judiciaire de longue haleine, le 11 juillet dernier, quand la CEDH lui avait donné raison en première instance contre la Suisse, estimant que l’athlète de 32 ans était victime de discriminations.

Mais les autorités helvètes, appuyées par la Fédération internationale d’athlétisme (World Athletics, ex-IAAF), avaient annoncé leur intention de porter l’affaire devant la Grande Chambre de la CEDH, sorte d’instance d’appel dont les décisions sont définitives.

La date encore inconnue

La décision de première instance n’avait été rendue qu’à une courte majorité de quatre juges contre trois.

«Le 6 novembre 2023, l’affaire a été renvoyée devant la Grande Chambre à la demande du Gouvernement suisse», a indiqué la Cour européenne dans un communiqué, sans préciser la date à laquelle sera réexaminé le dossier.

La justice helvète avait confirmé en 2020 une décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) validant un règlement de World Athletics. Celui-ci oblige l’athlète hyperandrogène, double championne olympique du 800 m, à prendre un traitement hormonal pour faire baisser son taux de testostérone si elle veut s’aligner sur sa distance fétiche.

«La Suisse a outrepassé la marge d’appréciation réduite dont elle jouissait dans le cas d’espèce qui portait sur une discrimination fondée sur le sexe et les caractéristiques sexuelles, laquelle ne peut être justifiée que par des considérations très fortes», avait estimé en juillet la CEDH, basée à Strasbourg.

«L’enjeu significatif de l’affaire pour la requérante et la marge d’appréciation réduite de l’État défendeur auraient dû se traduire par un contrôle institutionnel et procédural approfondi, dont la requérante n’a pas bénéficié en l’espèce», avait-elle poursuivi.

L’arrêt rendu en juillet par la CEDH n’invalidait toutefois pas le règlement de World Athletics et n’ouvrait pas directement la voie à une participation de Semenya sur 800 m sans traitement. «La règlementation actuelle sur les DSD (différences du développement sexuel, NDLR), approuvée par le Conseil de la Fédération internationale d’athlétisme en mars 2023, reste en place», avait en effet précisé l’instance.

(AFP)

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