BienneDu GHB? «J’ai vomi vingt-cinq fois!»
Des substances illégales ont été introduites dans des verres dans un bar biennois, lequel a pris des mesures.
- par
- Vincent Donzé
Des substances illégales ont été introduites dans des verres au bar biennois Le Salopard, selon «Le Journal du Jura», un média qui a obtenu le témoignage d’une victime. Le dérapage s’est produit en septembre au 48 de la rue Centrale, à Bienne. «Tout se passait bien au début, même si j’ai senti l’ébriété monter très vite», a rapporté la noctambule.
«Comme je sors peu, je me suis dit que je ne supportais plus trop l’alcool», a poursuivi la jeune femme. La Biennoise a quitté ses amis pour retrouver son domicile sans encombre, mais le lendemain, elle a réalisé ce qu’il lui est arrivé: «Mon état s’est énormément dégradé. J’ai vomi vingt-cinq fois environ.»
Comme elle avait subi les mêmes symptômes en sortant du même endroit onze mois plus tôt, sa conviction est faite: «De la drogue avait été insérée dans mon verre.»
Faire un test
Chez ses voisins, où elle s’est rendue en quête de réconfort, la victime parvenait à peine à se lever, ou même à parler, selon ses dires. «La priorité consistait à me remettre sur pied, je n’ai donc même pas pensé à appeler la police ou faire un test», a-t-elle commenté.
Le gérant du bar Le Salopard a indiqué au «JdJ» avoir été lui-même drogué à son insu à trois reprises. «Nous avons instauré des mesures», cite l’organisateur de soirées. Son local ferme désormais à 3 h au lieu de 5 h «car ces cas arrivent souvent tard, lorsque tout le monde est déjà bien éméché».
Un espace sûr
Des affiches ont été installées dans le bar pour sensibiliser la clientèle aux discriminations de toutes sortes, mais aussi pour encourager les fêtards à se montrer co-vigilants. «Il s’agit de créer un espace sûr, où nous prenons soin les uns des autres», a-t-il déclaré.
Le collectif fribourgeois «Mille sept sans» a expliqué les bonnes pratiques. À chaque soirée au Salopard, quelqu’un du bar s’engage à rester sobre pour réagir au mieux aux potentiels problèmes.
Capotes à verre
«Le cas échéant, un appartement, au-dessus du bar, permettrait d’isoler la personne droguée dans un lieu sûr et calme», a indiqué le gérant, lequel prévoit des «capotes à verre» mises en vente à l’entrée de l’enseigne, ainsi que des pailles en inox munies d’un anneau qui change de couleur au contact du GHB.
Selon «Le Journal du Jura», la police cantonale bernoise n’a pas enregistré d’annonce ou de plainte. «Il s’agit le plus souvent de drogue de type gouttes K.-O. Cette substance est administrée dans les verres, soit sous la forme de poudre incolore, soit d’un liquide miscible à l’eau passant inaperçu dans une boisson», a indiqué un porte-parole de la police bernoise au «Journal du Jura». D’autres substances de type médicaments ou somnifères peuvent aussi être utilisées.