GamingBond en jeu vidéo, bientôt le retour en grâce?
À une exception près, les aventures de l’agent britannique sur nos consoles et PC n’ont jamais brillé. Un encore mystérieux projet laisse place à l’espoir.
- par
- Jean-Charles Canet
Si mourir peut attendre, il en va de même pour «Project 007», le prochain jeu vidéo qui sera bâti autour de l’increvable agent secret britannique. Confiée par les ayants droit à un studio danois réputé – Io Interactive, essentiellement connu pour ses jeux «Hitman» (de loin pas la pire des cartes de visite), la franchise, annoncée publiquement à la fin de l’année 2020, se prépare pour un retour espéré en 2022. La sortie du film et du jeu seront donc loin de coïncider.
En avril dernier, les fans pouvaient découvrir un unique teaser, peu révélateur il est vrai mais qui démontre au moins que les créateurs peuvent piocher sans vergogne dans le coffre-fort de la licence, le fameux gun barrel accompagné du James Bond Theme de Monty Norman/John Barry, pour commencer. L’autre information dévoilée est que le jeu devrait se situer avant que Bond n’obtienne son droit de tuer (et son matricule), donc avant le «Casino Royale» de l’ère Daniel Craig. On suppute sous les traits du dynamique grand blond mais, à ce stade, cela reste à confirmer.
Les espoirs des gamers de bénéficier enfin d’un jeu de qualité sont donc grands. D’autant plus que la franchise, pourtant très prolifique en termes de jeux vidéo dérivés, n’a guère été gâtée en ce jardin.
GoldenEye Forever
Car en parcourant nos souvenirs (et la liste des jeux sortis depuis la nuit des temps, 1983 en l’occurrence) il n’y a guère qu’un seul titre qui sorte clairement du lot: «GoldenEye», lancé en 1997 en exclusivité sur la console Nintendo 64. Son trailer vintage le confirme aisément, le jeu a pris un méchant coup de vieux. Il n’en a pas moins marqué son époque en démontrant qu’il était possible de concevoir un bon first-person shooter sur console (en solo et en multijoueur) alors que la plateforme de prédilection du genre était le PC, un exploit dont le studio britannique Rare peut s’enorgueillir. À ce jour, «GoldenEye» conserve une place de choix dans le cœur des plus nostalgiques.
Nombreux mais peu d’élus
Les jeux James Bond qui suivirent ce coup d’éclat sont légion sur toutes les plateformes du moment, avec pratiquement un dérivé par long métrage de l’ère Brosnan et un permis de tuer confié, sauf rare exception, à l’éditeur américain Electronic Arts. Le résultat? Une alignée de productions opportunistes qui, comme la plupart des jeux inspirés de films, se contentent de recycler les recettes qui ont fonctionnées sur d’autres jeux originaux. Au mieux médiocres, au pire très mauvais, ils n’ont laissé que peu de traces.
On conserve néanmoins un souvenir attendri (mais vague) pour «007: Nightfire» en 2002 et, en 2005, pour «Bons baisers de Russie» qui, comme son nom le suggère, permet de retrouver un Bond sous les traits d’un Sean Connery qui, au grand étonnement de certains, a prêté sa voix au timbre si particulier.
Dernier round
Des jeux Bond sous les traits de Daniel Craig? On en trouve deux: «Quantum of Solace» en 2008 et «Blood Stone 007» en 2010. Des productions complètement passées sous notre radar et, pour «Quantum», reçu plutôt fraîchement par la critique.
La license Bond connaît un dernier soubresaut en 2012, avec «007 Legends», conçu par un studio – Eurocom – au bord de la faillite, avant de disparaître dans l’indifférence générale. Elle se rappelle à notre bon souvenir en 2018 avec le jeu de courses automobiles «Forza Horizon 4» dans lequel certains véhicules mythiques de la saga sont intégrés en tant que contenus téléchargeables. C’est approprié dans un monde ouvert qui n’est autre qu’une partie du Royaume-Uni.
Un peu plus de vingt ans s’est passé depuis le dernier jeu Bond digne de son matricule. Il est temps de briser le cercle vicieux.