Ski alpin - À St-Moritz, 200 personnes ont préparé le succès de «LGB» à 6h du mat’

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Ski alpinÀ St-Moritz, 200 personnes ont préparé le succès de «LGB» à 6h du mat’

Notre journaliste ski vous emmène dans les coulisses de la Coupe du monde dans «Hors Piste». On poursuit à St-Moritz avec des épreuves qui ont pu se dérouler après une édition 2020 compliquée.

Sylvain Bolt St-Moritz
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Sylvain Bolt St-Moritz

Le père de Marc Berthod et sa bande ont «sauvé» leur course

Souvenez-vous l’an passé. Les épreuves de St-Moritz n’avaient pas pu avoir lieu. Mais non, le Covid n’y était pour rien cette fois-ci. Des avalanches (si si!) avaient forcé les organisateurs à tirer la prise. 

La semaine avait bien commencé en Haute Engadine. «Et puis on a eu de la neige. 50 centimètres sont tombés entre mercredi et jeudi, nous a expliqué Martin Berthod, président du comité d’organisation des épreuves de St-Moritz. On a poussé toute la neige dehors de la piste pour faire travailler les lisseurs et on a pu revenir avec de la neige dure. »

Mais le père de l’ancien skieur Marc n’était pas au bout de ses peines. «La nuit de vendredi à samedi, 10 centimètres sont tombés vers le départ. Une petite équipe a travaillé toute la nuit avec des petites machines pour ne pas abîmer la ligne, a détaillé le patron des courses dans les Grisons. Ils ont été rejoints par 200 personnes dès 6 heures du matin. Dimanche, il risque d’y avoir du vent mais j’espère qu’on aura droit à un peu de soleil, on le mérite non?»

«Ils ont bien travaillé, c’est clair, a déclaré dans l’aire d’arrivée Lara Gut-Behrami, héroïne du super-G de samedi. Les premières 4-5 portes, la neige était un peu molle mais après c’était très bon.» Des mots de la championne qui iront sûrement droit au coeur des bénévoles qui ont passé leur nuit par -10 degrés.

Que s’est-il passé avec Corinne Suter?

On a croisé Angelo Alessandri avant de prendre la navette pour l’aire d’arrivée de Corviglia samedi. L’homme était confiant. Bon, si vous n’êtes pas trop people, Angelo c’est le compagnon de Corinne Suter. Du coup, il n’a pas voulu monter dans la navette avec le «peuple», mais a attendu au froid le bus VIP. Seul. Mais bref, ce n’est pas vraiment le sujet.

Angelo Alessandri est depuis le printemps dernier le manager de sa Corinne. Et celle-ci, même si elle a signé son premier podium de l’hiver le week-end passé à Lake Louise (3e en descente), a de la peine en super-G. «J’ai mes peurs et mes doutes et ils ne se sont pas envolés avec ma 3e place en descente», a-t-elle expliqué la veille de la course au coin du feu de l’hôtel des Suissesses.

Seulement 21e, à 2’’95 de Lara Gut-Behrami, la Schwytzoise a complètement manqué son affaire samedi. On aurait voulu lui parler mais elle a filé sans répondre aux demandes médiatiques. Dépitée. On va quand même rappeler que la vice-championne du monde de super-G a manqué six semaines d’entraînement après sa violente chute à l’entraînement fin septembre à Zermatt.

Suter a publié il y a quelques jours sur son compte Instagram une photo de son visage après le choc. Et on comprend mieux pourquoi la Suissesse n’a pas osé se lâcher sur la Corviglia aux nombreux mouvements de terrain et aux portes cachées derrière des bosses. Car en super-G, il n’y a pas d’entraînements pour parfaire ses lignes et une seule reconnaissance matinale.

«J’étais bien perdue au niveau des repères, mais ça va mieux de jour en jour, a rassuré la Schwytzoise. Chaque virage me donne confiance». Et comme le soleil est de retour à St-Moritz, la Suissesse devrait retrouver une meilleure place ce dimanche.

Pourquoi Vlhova n’est pas là?

Avant les deux super-G grisons, Petra Vlhova ne comptait que 65 points de retard sur Mikaela Shiffrin au général de la Coupe du monde. On sait que la Slovaque a progressé dans la discipline et a même fêté un premier podium en février passé.

Pourquoi a-t-elle fait l’impasse sur les épreuves de St-Moritz? Comme sur celles de Val d’Isère le week-end prochain d’ailleurs?

Après avoir décroché le Graal en mars passé, la skieuse entraînée depuis cet été par le Tessinois Mauro Pini n’a plus vraiment la tête dans le globe. Non, en fait, il n’y a plus que l’or olympique qui la fasse vibrer cet hiver. Bon, pis les rennes de Levi aussi bien sûr.

Du coup, la Slovaque a rejoint Cooper Mountain (USA) après les épreuves de Killington fin novembre. Elle n’a pas pris part aux épreuves de vitesse de Lake Louise pour se concentrer sur l’entraînement. «On a passé 26 jours à Levi et là on vient de faire 10 jours de camp d’entraînement sur une neige qui va ressembler à celle des prochains JO en Chine», nous a confié son coach Mauro Pini. C’est ce qui s’appelle de l’optimisation olympique ça, non?

Goggia-Gut-Behrami, la «guerre» du serviceman

Sofia Goggia (3 succès) et Lara Gut-Behrami (1 victoire) ont remporté les quatre premières épreuves de vitesse de la saison. Le duel est passionnant et il se déroule aussi dans les coulisses.

Depuis l’été 2020, la skieuse de Bergame travaille avec Barnaba Greppi. Et l’Italien a été le serviceman de Lara Gut-Behrami pendant six ans, notamment lorsque la Suissesse a soulevé le grand globe de cristal à St-Moritz en 2016. L’Italien a aussi collaboré avec Blanca Fernández Ochoa, Isolde Kostner, Deborah Compagnoni, Josef Polig, Marc Gisin, ainsi que Zan Kranjec et Stefan Hadalin .

Facebook Barnaba Greppi

«Je ne sais pas comment elle (Lara Gut-Behrami) a pris cette nouvelle, mais ça peut être un game changer pour une athlète, a expliqué la skieuse à nos confrères du Tages Anzeiger. Moi, si une skieuse collabore avec le technicien avec lequel j’ai connu autant de succès, j’aimerais juste le battre.»

Du coup, on a voulu savoir comment la reine de la vitesse vivait son duel avec Gut-Behrami. «Notre duel donne du piment au ski alpin!» a lâché la skieuse de Bergame avec un grand sourire. «Elle est meilleure que moi dans des conditions de mauvaise visibilité comme aujourd’hui (samedi), moi je suis encore une élève en super-G», a encore témoigné la Transalpine.

Mais quelque chose nous dit que l’élève prendrait bien sa revanche sous le soleil grison ce dimanche (10h30).

A relire, l’épisode 1: À Sölden, le fan-club de «Ju» est chaud bouillant 

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