Crash aérien en 2009La compagnie Yemenia Airways condamnée à l’amende maximale
La justice française a jugé la compagnie yéménite coupable d’homicides et blessures involontaires, dans le procès de l’accident d’avion qui a fait 152 morts au large des Comores, il y a 13 ans.
La compagnie Yemenia Airways a été condamnée mercredi, à Paris, à l’amende maximale de 225’000 euros, après le crash en 2009 d’un A310 au large des Comores qui avait fait 152 morts, ne laissant qu’une seule survivante.
Erreurs de pilotage
Le tribunal correctionnel a jugé la compagnie yéménite coupable d’homicides et blessures involontaires, lui imposant aussi de verser à deux associations plus d’un million d’euros en frais d’avocat et en dommages et intérêts. L’avocat de la compagnie a immédiatement annoncé qu’elle ferait appel.
Dans la nuit du 29 au 30 juin 2009, alors qu’il s’apprêtait à atterrir à l’aéroport de Moroni, la capitale des Comores, le vol Yemenia 626 s’est abîmé dans l’océan Indien en emportant les vies de 141 passagers, dont 65 Français, et 11 membres d’équipage. La seule survivante de la catastrophe, Bahia Bakari, alors âgée de douze ans, était restée agrippée une dizaine d’heures dans les flots à un débris de l’avion avant d’être secourue.
Les investigations, menées notamment sur les boîtes noires de l’appareil retrouvées au fond de l’océan, fin août 2009, ont conclu que l’accident était dû à une série d’erreurs de pilotage. A l’issue d’une longue instruction, la compagnie qui opérait le vol a été renvoyée devant la justice. Le procès s’est déroulé du 9 mai au 2 juin derniers et la décision a été mise en délibéré.
«Imprudences»
«Le tribunal a constaté que la Yemenia Airways avait respecté la règlementation, en revanche, il a retenu deux imprudences en lien direct avec l’accident», a détaillé la présidente, en prononçant la décision. «D’une part, le maintien des vols de nuit» vers les Comores pendant la période estivale, malgré le dysfonctionnement de certains feux de l’aéroport de Moroni, et «d’autre part, l’affectation du copilote de ce vol», malgré des «fragilités» dans sa formation, a ajouté la magistrate. «Les imprudences commises démontrent de la part de la compagnie une culture de la sécurité et de la responsabilité défaillante», a-t-elle souligné.
La juridiction a condamné la compagnie à verser avec exécution provisoire, c’est à dire sans délai, un million d’euros au titre des honoraires d’avocats et 50’000 euros pour les frais d’accompagnement des proches à l’association des familles de victimes de la catastrophe. La Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs s’est vu octroyer 10’000 euros pour le préjudice moral et 20’000 euros en frais de justice.