Ski alpin: On espérait deux globes, le ski suisse a fait encore mieux!

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Ski alpinOn espérait deux globes, le ski suisse a fait encore mieux!

Les deux globes du super-G et un triplé chez les hommes avec la première victoire de Rogentin et le premier podium de Boisset: le ski suisse a vécu un vendredi inoubliable à Saalbach.

Rebecca Garcia - Saalbach
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Rebecca Garcia - Saalbach
Dans l’aire d’arrivée de Saalbach, certains Suisses parlaient de «championnat suisses de ski» pour chambrer les Autrichiens.

Dans l’aire d’arrivée de Saalbach, certains Suisses parlaient de «championnat suisses de ski» pour chambrer les Autrichiens.

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Difficile de penser à un meilleur scénario pour la Suisse. Le super-G féminin et celui masculin disputés vendredi à Saalbach se sont tous deux soldés par un triomphe helvétique. Deux globes de la discipline - l’un pour Lara Gut-Behrami, 7e de sa course, et l’autre pour Marco Odermatt, 5e.

A cela s’ajoute un triplé suisse dans l’épreuve masculine: Stefan Rogentin a terminé premier, juste devant Loïc Meillard et Arnaud Boisset. Réactions.

Lara Gut-Behrami, marquer l’histoire et puis s’en ira

La Tessinoise est décidément perfectionniste jusqu’au bout des ongles. Même après avoir remporté le globe de super-G, elle ne peut s’empêcher de voir ses fautes techniques et son potentiel d’amélioration. «J’ai encore du boulot à faire. J’ai vraiment essayé d’attaquer, je me sentais bien sur le ski. Ça fait plaisir de réussir à terminer une saison comme ça.»

Elle a conscience d’avoir posé des bases exceptionnelles pour la relève. «Je pense que si on arrive à motiver la prochaine génération à s’y mettre à fond, à suivre leur passion et à s’engager chaque jour, je serai contente.» Elle refuse de se voir comme une légende, et ne pense même pas à rester dans l’univers du ski dans 10 ou 20 ans.

Cueille le jour, comme elle cueille les globes. «Gagner un globe signifie que l’on a été très constant durant toute la saison. Ça signifie aussi des tonnes de journées où l’on est focalisé sur ce qu’on veut faire. C’est le résultat de beaucoup de travail.»

Marco Odermatt, un globe et un dernier duel

Marco Odermatt a remporté le globe sans monter sur le podium de ce dernier super-G de la saison. Ce sont trois de ses coéquipiers qui ont pris la place. Meilleur scénario possible? «Oui, pour l’équipe suisse. C’était une course incroyable des trois autres. Pour moi, aujourd’hui c’est le globe et moins l’épreuve du jour. C’est pourquoi tout le monde est content.»

Marco Odermatt n’est pas reparti les mains vides.

Marco Odermatt n’est pas reparti les mains vides.

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Cyprien Sarrazin (4e) et le Nidwaldien ont échangé quelques mots. «Il m’a dit “game on”», s’est réjoui le Français, impatient de l’affrontement final qui décidera du globe de descente dimanche. «Odi» confirme-t-il? «C’est clair. Nous nous entendons très bien et voulons tous les deux gagner ce globe.»

Les célébrations du week-end de technique ont appris à beaucoup de monde que le globe de cristal se muait en verre à bière de luxe. Cela pourrait bien représenter une motivation supplémentaire pour le Tricolore. «J’ai soif!», s’est marré le Français. Il précise que si le globe revenait à Odermatt, il espérait bien pouvoir y boire un coup. Bonnard.

Stefan Rogentin: un succès pour la 100e!

En 100 départs de Coupe du monde, Stefan Rogentin n’avait jamais fait mieux que deuxième. C’était sur le Lauberhorn, à Wengen. Voilà qu’il remporte le dernier super-G de la saison devant deux coéquipiers! Malheureusement pour lui, il n’avait pas sa famille à ses côtés. «Elle vient à Wengen, et c’est tout», a-t-il révélé. Une préférence de sa part. «Nous pratiquons un sport à risque. S’il se passe quelque chose, ils seront en bas à l’arrivée et je pense que ce sera beaucoup plus difficile pour eux que s’ils sont à la maison.»

«C’est ma centième course et ma première victoire», rayonne le Grison âgé de 29 ans. L’exploit est double: remporter une course et surtout compter 64 centièmes d’avance sur Marco Odermatt. A ce sujet, Stefan Rogentin ne fanfaronne pas trop. «Je ne lui ai rien dit, glisse-t-il. Il ne voulait pas non plus de conseils. Il a été le meilleur de la saison, et il savait parfaitement quoi faire.»

Le Grison ne veut pas tout mettre sur le compte du dossard - lui s’est élancé en 6e et Odermatt en 15e - mais il parle de la «chance de la compétition qu’il faut parfois avoir, de partir au bon moment.» Chance ou pas, il n’en reste qu’il y a eu un triplé suisse en super-G.

Loïc Meillard, une fierté et le ski suisse en liesse

Qu’est-ce qui a transcendé Loïc Meillard depuis Aspen? Le polyvalent Suisse a collecté un nouveau podium à Saalbach. Vainqueur du géant, quatrième en slalom, il prouve que Saalbach lui réussit bien. Qui plus est, avec 2 coéquipiers sur le podium. Trouve-t-il un meilleur scénario? «Je ne pense pas. Un triplé, le globe qui est gagné: on peut difficilement faire mieux!»

Après un début de saison mitigé, le deuxième du classement général débordait de fierté. Surtout, il a osé l’affirmer. «Oui, je suis fier. Pas forcément du résultat en lui-même. Ce n’est pas cela qui montre qui est une personne. C’est plutôt d’avoir réussi à remonter la pente, de s’être entouré des bonnes personnes et d’avoir tourné ça du bon côté dans les moments difficiles. C’est ça dont je suis fier: d’avoir réussi à inverser la mauvaise tendance.»

Arnaud Boisset, ébahi et chambreur d’Odermatt

Le Valaisan a saisi le premier podium de sa carrière devant les trois membres de son fan-club qui ont fait le déplacement. Eux avaient des étoiles dans les yeux, et le skieur débarqué cette année sur le circuit de Coupe du monde semblait aussi ému. «Vraiment, je n’ai pas de mots. J’avais à coeur de montrer une belle performance sur cette dernière course.» S’il pensait terminer cinquième ou sixième, il a finalement terminé troisième. «Quand il y a [Vincent] Kriechmayr ou [Marco] Odermatt au départ, j’étais quand même très tendu, avoue-t-il. Mais maintenant je peux savourer. C’est génial.»

Il ne pensait même pas être aux finales, le voilà sur le podium.

Il ne pensait même pas être aux finales, le voilà sur le podium.

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Fidèle à lui-même, le Valaisan ne s’est pas gêné de chambrer le Nidwaldien vainqueur du général. «Avant, je l’ai croisé. Je lui ai dit: «Ça tu ne l’as pas, un triplé suisse!»

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