Crise du logementLa gauche échoue à nouveau à modérer les loyers aux États
Les sénateurs ont refusé quatre motions du PS et des Verts qui visaient toutes à lutter contre la hausse des loyers en Suisse et l’érosion du pouvoir d’achat.
- par
- Christine Talos
Comme au National, la gauche n’a pas eu plus de succès jeudi au Conseil des États lors de la session extraordinaire consacrée à la crise du logement en Suisse. Le PS et les Verts avaient déposé quatre motions similaires à celles débattues mercredi à la Chambre du peuple visant à enrayer la hausse des loyers et l’érosion du pouvoir d’achat. Pas une n’a passé la rampe.
Ainsi Carlo Sommaruga (PS/GE) voulait que Berne modifie à titre temporaire l’ordonnance sur le bail à loyer pour réduire la répercussion des hausses du taux de référence sur les loyers. Refusé. Hans Stöckli (PS/BE) aurait voulu que le Conseil fédéral modifie la législation de manière que les cantons et les communes puissent contrôler de manière périodique que les loyers soient conformes à la loi et que les bailleurs n’y obtiennent pas de rendements locatifs abusifs en pratiquant des loyers excessifs. Balayé.
Mathilde Crevoisier Crelier (PS/JU) demandait elle que le Conseil fédéral instaure un moratoire sur les hausses de loyers (sauf ceux des appartements dits de luxe). jusqu’à la mise en place d’un contrôle automatique du rendement maximal admissible. En vain. Enfin, Maya Graf (Verts/BL) aurait simplement voulu que les mesures visant à encourager les logements abordables prévues par la loi sur le logement soient appliquées. Elle n’a pas été suivie non plus.
Plan d’action en cours
Le ministre de l’Économie, Guy Parmelin, qui rejetait toutes les propositions, a, comme au National, reconnu que «même si le nombre de logements vacants n’est pas dramatiquement bas dans une perspective historique, il faut le constater: nous nous dirigeons vers une pénurie de logements». Pire: le nombre de permis de construire délivrés au cours des cinq à six dernières années a baissé de 25%.
Mais il a préféré le plan d’action en cours du Conseil fédéral qui fait actuellement l’objet d’une consultation politique auprès des cantons, des villes et des communes et qui impliquera ensuite les autres milieux intéressés, a-t-il indiqué. Avant une nouvelle table ronde le printemps prochain «avec un plan d’action résumé, axé sur ce qui est possible et faisable, avec des majorités, sur le court moyen et long terme».