Hockey sur glace: Humeur: le cross-check, ce sale coup qui passe entre les gouttes

Publié

Hockey sur glaceHumeur: le cross-check, ce sale coup qui passe entre les gouttes

Ces coups dans le dos ou les côtes d’un adversaire en tenant la canne à deux mains sont généreusement distribués en play-off, mais trop rarement sanctionnés. Les joueurs le savent très bien et certains en profitent. 

Cyrill Pasche
par
Cyrill Pasche
Depuis le début des play-off, les cross-checks sont généreusement distribués. Les joueurs savent très bien qu’ils ne seront pas si facilement sanctionnés pour ce geste pourtant dangereux.

Depuis le début des play-off, les cross-checks sont généreusement distribués. Les joueurs savent très bien qu’ils ne seront pas si facilement sanctionnés pour ce geste pourtant dangereux. 

freshfocus

Allez-y gaiement, et surtout faites vous plaisir! Tel semble être le message délivré par les arbitres et la ligue depuis le début des play-off. On dirait que les cross-checks sont admis et tolérés, presque encouragés au final, malgré leur dangerosité.

Un violent coup de canne dans le bas du dos ou dans les côtes, est-ce que cela vise à blesser? Poser la question, c’est y répondre. On ne parle pas ici d’une poussette d’un défenseur dans le dos d’un attaquant devant la cage… 

Les arbitres ferment généralement les yeux face à un bon cross-check dans le dos.

Les arbitres ferment généralement les yeux face à un bon cross-check dans le dos.

Jonathan Vallat/freshfocus

Oui, c’est les play-off, et tout est plus intense. Mais balancer des cross-checks, au contraire d’une bonne charge, n’a rien à voir avec durcir le jeu. Et cela devrait être sanctionné, comme stipulé dans le règlement de l’IIHF (règle 59): soit d’une pénalité mineure, ou, en fonction de la gravité du geste, d’une pénalité majeure ou d’une pénalité de match. 

Portes ouvertes

Jusqu’ici, la ligne adoptée par les arbitres - qui toutefois ne font que suivre la ligne voulue par leurs supérieurs - est grotesque. Prenez Teemu Hartikainen au premier tour des play-off contre Lugano. Le Finlandais de GE Servette a pris six (!) cross-checks consécutifs sous le nez des arbitres, dans le dos et les côtes, sans que son assaillant ne soit sanctionné. Plus récemment, lundi soir, le Suédois du HC Bienne Jesper Olofsson a quitté la glace à moitié K.O. après qu’un Zurichois, avec beaucoup d’élan, l’a «descendu» au sens propre du terme dans le dos avec sa canne à deux mains. Sanction: deux minutes.

Dimanche dernier à Zoug, Henrik Tömmernes a brisé sa canne en deux – au sens propre – dans les côtes de Dario Simion en fin de match, devant les arbitres. Verdict: deux minutes.

Plus tôt dans ces play-off, Chris DiDomenico a distribué plus de cross-checks en six matches des quarts de finale que pendant les 52 parties de la saison régulière, le tout sans être une seule fois sanctionné pour cette infraction!

Les joueurs ont des protections, mais tout de même…

Le sens des priorités…

Le hockey est quand même un drôle de sport, surtout en National League. Une poussette involontaire sur un arbitre peut valoir son lot de matches de suspension, tomber un tout petit peu trop facilement au goût de certains 2000 francs d’amende, un coup de canne sur les avant-bras est généralement (et justement) sanctionné, mais on peut par contre briser sa crosse des deux mains dans le dos d’un adversaire et s’en tirer à bon compte. Depuis les séries pour le titre, 16 infractions pour cross-checks au total ont été sifflées en 28 matches, toutes séries confondues. Par rapport à la quantité de coups distribués de cette façon, c’est bien peu. 

Portes ouvertes: les coups en tenant la canne à deux mains sont largement tolérés.

Portes ouvertes: les coups en tenant la canne à deux mains sont largement tolérés. 

Marusca Rezzonico/freshfocus

Quelle drôle de ligue aussi, où des fonctionnaires passent beaucoup de temps à traquer les simulateurs et enjoliveurs, pour les sanctionner à coup de milliers de francs d’amende, souvent de façon assez aléatoire. Une coquette somme à mettre facilement dans les caisses en fin de saison, assurément. Une ligue où toute une armée de représentants du corps arbitral - du chef des arbitres aux nombreux superviseurs dont la mission est de «coacher» les arbitres - passe ses soirées de play-off dans les tribunes à prendre des notes dont on se demande, au final, à quoi elles peuvent bien servir.

A moins que, à force d’avoir le nez dans leur cahier de notes, tous ces cross-checks leur aient également échappé?

Ton opinion