Conflit Israël-HamasLivraison de l’aide humanitaire «samedi ou dans ces eaux-là»
Les autorités égyptiennes ont déplacé des blocs de béton qui obstruaient le passage, selon une source de sécurité. L’ONU annonce que les camions devraient passer samedi au plus tôt.
Des blocs de béton installés par les Égyptiens, après les bombardements d’Israël sur leur frontière avec Gaza assiégée ont été enlevés, a indiqué vendredi, à l’AFP, une source de sécurité égyptienne, semblant indiquer un passage prochain de l’aide humanitaire. Le responsable des situations d’urgence de l’ONU, Martin Griffiths, cité par un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) à Genève, a annoncé être «en négociations approfondies et avancées avec toutes les parties concernées pour garantir qu’une opération d’aide à Gaza démarre le plus rapidement possible». «Une première livraison devrait démarrer demain ou dans ces eaux-là», a poursuivi M. Griffiths.
Le porte-parole, Jens Laerke, a expliqué qu’il n’était pas en mesure d’être plus précis sur l’ouverture du passage de Rafah, l’unique ouverture sur le monde de Gaza, qui ne soit pas aux mains d’Israël. Il a exprimé «l’espoir que les livraisons pourront commencer le plus tôt possible, d’une manière sûre, sécurisée, durable et, espérons-le, de manière à pouvoir être étendues. Martin Griffiths et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se trouvent en Egypte pour négocier les détails de l’entrée notamment avec les autorités égyptiennes.
Au 14e jour de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée par une attaque meurtrière sans précédent du mouvement palestinien au pouvoir à Gaza, l’ONU estime que les quelque 2,4 millions de Gazaouis – pour moitié des enfants – sont au bord de la «catastrophe», car Israël leur refuse tout accès à de l’eau, de l’électricité et du carburant. Quant aux réserves de nourriture, elles seront bientôt totalement vides. Israël refuse catégoriquement d’ouvrir ses passages frontaliers avec Gaza. Mais les Américains sont parvenus à convaincre le premier ministre, Benjamin Netanyahu, de donner son feu vert à l’envoi d’aide depuis l’Égypte.
1500 enfants tués
Si depuis des jours, des avions du monde entier amènent de l’aide alimentaire ou médicale, aucun de ces chargements n’a jusqu’ici pu entrer à Gaza, où le bilan des bombardements israéliens s’élève à près de 3800 morts, dont au moins 1500 enfants, et plus de 12’000 blessés selon les autorités locales.
L’Égypte continue de réparer les routes bombardées menant au terminal palestinien, et vendredi «des véhicules et du matériel égyptien sont entrés pour réparer la route côté palestinien», ont indiqué des témoins à l’AFP. Des blocs de béton installés à la frontière près du passage de Rafah ont été enlevés par les Égyptiens dans la nuit, selon une source de sécurité. Jeudi, Le Caire a annoncé que «Rafah ouvrira vendredi», sans donner plus de détail.
Blocus strict depuis seize ans
Avant cela, le président américain Joe Biden avait affirmé avoir obtenu du président égyptien Abdel-Fattah al-Sissi de «laisser jusqu’à 20 camions traverser», un nombre totalement insuffisant, selon l’ONU, qui estime à au moins 100 camions par jour pour les besoins des Gazaouis – qui, avant la guerre, dépendaient déjà pour 60% d’entre eux de l’aide alimentaire internationale.
Le porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller, a indiqué que l’émissaire américain pour l’aide à Gaza, David Satterfield, avait «rencontré des responsables israéliens et égyptiens pour mettre en place les mécanismes d’application de l’accord».
Israël, qui impose un strict blocus à Gaza, depuis plus de seize ans, ne cesse de répéter redouter que l’aide ne soit détournée et il a posé ses conditions: elle n’ira qu’aux «civils» et uniquement «dans le sud de la bande de Gaza», où l’armée a ordonné aux Gazaouis de se déplacer.