Football: Non, le SLO n’a pas volé un joueur au FC Sion

Vous n’aviez jamais vraiment prêté attention à la consonance entre FC Sion et FC SLO? Nous non plus. Mais la distinction devient sans doute moins évidente quand on n’est pas habitué aux sonorités de la langue française. C’est peut-être ainsi qu’a émergé la drôle d’histoire qui relie cette semaine le club valaisan à son bourreau du printemps dernier, qui l’a condamné à la Challenge League.

Stade Lausanne-Ouchy s’est réjoui d’annoncer, lundi soir, l’arrivée en prêt jusqu’au terme de la saison (avec option d’achat) de l’attaquant moldave Vitalie Damascan. Passé par le Sheriff Tiraspol, puis Torino, le droitier aux 34 sélections nationales s’appuie sur un pedigree intéressant, même s’il semble plutôt arpenter la pente descendante depuis quelques mois. Le vrai problème n’est pas là. Le vrai problème: certains médias moldaves annonçaient sa signature samedi déjà. Au FC Sion.

Pour peu, il serait tentant d’imaginer le début d’un bras juridico-sportif entre les deux clubs. Surtout que les dirigeants stadistes et sédunois sont réputés tenaces dans ce genre de situation. Barthélémy Constantin fait retomber le soufflé. «On n’a jamais été en contact avec ce joueur ou son entourage. Jamais», assure le directeur sportif du leader de Challenge League.

Son homologue du SLO, Hiraç Yagan, confirme. Et finit de lever le doute: «On ne se trouvait pas en concurrence sur ce dossier.»

Stade Lausanne-Ouchy n’a donc pas brûlé la politesse à son voisin valaisan. Ce qui ne résout pas la question du comment. À savoir: comment la rumeur de l’engagement de Vitalie Damascan au FC Sion a-t-elle pu voir le jour? Le Sepsi OSK, club auquel appartient toujours le joueur, s’est-il simplement fait avoir par la ressemblance nominale des deux clubs?

«Visiblement, le président de Sepsi n’était pas complètement au fait de l’équipe dans laquelle il lâchait son joueur», sourit Hiraç Yagan. Barthélémy Constantin pointe du doigt une autre réalité. «Ce n’est pas la première fois que ça arrive. En Moldavie, une multitude de médias parlent de football vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Ils doivent meubler, d’une façon ou d’une autre. Même avec des rumeurs sans fondement.» Comme cette fois.

La seule chance pour Vitalie Damascan de croiser Sion d’ici à la fin de la saison? Un hypothétique barrage de promotion-relégation dans un peu plus de quatre mois. Qui finirait presque par faire de cette affiche un classique.