FootballUn très fort sentiment d’injustice pour Servette
Les Grenat se sont oubliés après le 2-0. L’expulsion si sévère de Rouiller a permis à Lugano d’égaliser en fin de match.
- par
- Daniel Visentini Genève
Tout cela n’aurait jamais dû arriver. Mais il ne faut pas confondre l’effet et la cause. Bien sûr, tout est spectaculaire dans ce qui conduit à l’expulsion de Steve Rouiller: son geste désespéré et malheureux, avec son pied qui fouette le visage de Celar plutôt que le ballon qui file dans le but, le sang du buteur tessinois, aussitôt la VAR qui alerte Lukas Fähndrich, lequel avait initialement donné un carton jaune au défenseur grenat et qui le change en rouge. Tout ici se joue dans l’émotion d’une blessure impressionnante. Pour un geste qui ne l’était pas et qui n’avait nullement une intention malsaine.
Le souci, c’est aussi cette fâcheuse circonstance: à la VAR, c’est un arbitre tessinois, Sascha Kever, qui officiait et qui a estimé qu’il y avait dans le geste de Rouiller matière à expulsion en l’indiquant à Lukas Fähndrich, qui allait suivre la recommandation, comme c’est toujours ou presque le cas. La SFL n’a donc pas trouvé mieux que de placer un Tessinois à ce poste clé pour visionner Servette – Lugano!
L’origine du mal…
Mais non, tout cela n’aurait jamais dû arriver si Servette n’avait pas disparu du terrain dès la demi-heure de jeu. Voilà des Grenat qui avaient le bonheur de mener 2-0. À la tête sur corner de Rouiller – héros malheureux qui ne le savait pas encore –, celle de Stevanovic avait répondu de la plus belle des manières (centre magique de Cognat).
Le gros début de match des Grenat avait étouffé et fait plier Lugano dès la 3e minute, l’opportunisme et le talent avaient fait le reste à la 26e. Après? Extinction des feux pour Servette. L’origine du mal est là. Servette avait toutes les cartes en main pour gérer son avantage, fermer les espaces. Au lieu de cela, une disparition collective, un évanouissement, une fébrilité de toutes les minutes, avec des frayeurs qui se multiplient jusqu’à ce but de Celar dans les circonstances que l’on sait.
La suite sera un monologue luganais, avec un Servette arc-bouté en 5-3-1 (Monteiro et Baron en stoppeurs). Les Grenat ont craqué à la 82e minute. Sur une frappe surprise dans un angle fermé de Doumbia qui n’aurait pas dû surprendre Frick, coupable sur le coup. Épilogue d’un match curieux pour de mauvaises raisons.
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