CyclismeLes Suisses du peloton ont bouclé 2022 avec le sourire
La longue saison du World Tour a pris fin dimanche dernier. Tour d’horizon de l’exercice réalisé par les Helvètes, avec de belles promesses pour un avenir encore plus radieux.

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Marc Hirschi a envoyé Tadej Pogacar vers la victoire sur le dernier Tour de Lombardie.
AFPQu'il paraît loin le temps où les suiveurs de la petite reine en Suisse pensaient ne jamais trouver de successeurs à Fabian Cancellara... Cette saison, alors que la mondialisation du cyclisme est toujours plus importante, les cyclistes au passeport à la croix blanche ont encore brillé sur tous les terrains ou presque, au niveau du World Tour comme sur d’autres épreuves moins prestigieuses. Et 2022 s'est terminé en apothéose, ce dimanche.
Frustré d'avoir perdu le titre mondial de contre-la-montre il y a quelques semaines et pour quelques poussières de secondes, Stefan Küng s'est vite remis d'aplomb. Lors du Chrono des nations, le traditionnel dernier rendez-vous de fin de saison des spécialistes de l'effort solitaire, il a réussi à devancer le Norvégien Tobias Foss, qui lui avait fait tant de mal à Wollongong. Le Suisse l'a devancé de deux secondes et 37 centièmes.

Stefan Kung est devenu davantage polyvalent.
IMAGO/PanoramiC«Ça fait plaisir de terminer la saison sur une bonne note, a soufflé le Thurgovien de 28 ans, qui a gagné le général du Tour Poitou-Charentes en Nouvelle Aquitaine cette saison. C'est une petite revanche par rapport aux championnats du monde... Ça va me permettre de bien aborder la coupure hivernale. Ce dimanche, c'était la conclusion d'une très bonne saison. J'ai fait, dans l'ensemble, preuve de beaucoup de constance et c'est motivant pour la suite.» Souvent placé sur les Classiques (3e du GP E3, 5e du Tour des Flandres, 8e de l'Amstel et 3e de Paris-Roubaix), le coureur de la Groupama-FDJ n'a jamais été aussi polyvalent qu'en 2022.
Cette année devait aussi être celle du retour au premier plan de Marc Hirschi, après avoir enchaîné les pépins de santé. Le Bernois n'a pas non plus été épargné cette saison, notamment lors d'un Tour de France qu'il a davantage passé à lutter contre l'élimination qu’à courir à l’avant. Le membre du Team UAE a aussi, souvent, dû se mettre à la planche pour son leader Tadej Pogacar, au sein d'un collectif qui ne manque pas de talent et au sein duquel il sera bientôt quasiment un vétéran. A 24 ans…
«Je dois continuer comme ça et peut-être franchir un palier pour gagner une grande course en 2023.»
Il a tout de même levé les bras à quatre reprises: sur Per Sempre Alfredo en mars, au terme du Grand Prix du canton d'Aarau en juin, sur le Tour de Toscane en septembre, et ce dimanche lors de la Veneto Classic. «J'ai beaucoup aimé le parcours de cette dernière épreuve, a apprécié le Bernois. Il y avait un mélange intéressant de pavés et de chemins de terre. En gros, je suis très content de mon année. Ça s'est mieux passé qu'attendu après ma blessure (ndlr: et son opération à une hanche). J'espère que j'arriverai à garder mon niveau actuel pour le prochain exercice. Je dois continuer comme ça et peut-être franchir un palier pour gagner une grande course en 2023.»
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Gino Mäder aspire aux plus grands honneurs, comme lors du dernier Tour de Romandie.
IMAGO/SirottiLa petite déception de la saison vient peut-être de Gino Mäder, même s'il faut relativiser: le Bernois de 25 ans est un athlète à maturation lente. Le 5e de la Vuelta 2021 était attendu sur le Tour de France, mais le Covid en a décidé autrement. Dommage. Le coureur de la Bahrain-Victorious était en pleine forme en début d'exercice, comme l'a prouvé sa 2e place du classement général du Tour de Romandie. Il n'a toutefois pas gagné de course cette année.
Stefan Bissegger, lui, a raté son grand objectif de la saison au début du mois de juillet, quand il a glissé de façon incompréhensible lors du prologue du Tour de France, à Copenhague. Le Thurgovien de 24 ans de l'équipe EF Education-EasyPost s'est toutefois consolé avec un superbe titre européen à la mi-août à Munich, un titre mondial de relais-mixte, un succès lors du chrono du Tour des Emirats arabes unis en début de saison et une prometteuse 21e place sur Paris-Roubaix. On oublie trop souvent que le Suisse n'est pro que depuis 26 mois.
Du côté des Romands, Simon Pellaud (Trek-Segafredo) a retrouvé en fin de saison les jambes qui avaient fait de lui un des chouchous du peloton, après un Covid long qui avait pesé autant sur sa forme que sur son mental. Le Valaisan attend 2023 avec impatience. Alexandre Balmer, du Team BikeExchange-Jayco, a lui aussi empilé les pépins de santé, avant de retrouver les jambes qui avaient fait de lui un grand espoir. Il a notamment pris le 9e rang du Giro del Veneto mercredi dernier. Et, à 22 ans, le Neuchâtelois a encore le temps de faire ses armes sur le World Tour, tout en n'oubliant pas l'épreuve de VTT des JO de Paris.