Tour de FranceQuels souvenirs les cyclistes français ont-ils du 12 juillet 1998?
Il y a 25 ans jour pour jour, l’équipe de France remportait la Coupe du monde de football. Adrien Petit et les autres coureurs tricolores présents sur la Grande Boucle s’en souviennent. Ou pas.
- par
- Chris Geiger Clermont-Ferrand
L’ivresse avait parcouru tout l’Hexagone. Des Champs-Élysées à Paris au Vieux-Port à Marseille. Il y a un quart de siècle jour pour jour, l’équipe de France de football plongeait tout un pays dans l’euphorie. Zidane et ses partenaires en passaient trois au Brésil en finale de la Coupe du monde, de «leur» tournoi.
Cette première étoile pour les Bleus, en plus d’être historique pour le sport tricolore, avait servi de contre-feu à l’affaire Festina, déclenchée quatre jours plus tôt avec l’interpellation à la douane française d’un des soigneurs de l’équipe – le désormais célèbre Willy Voet – au volant d’une voiture remplie de produits dopants.
Alors, lorsqu’on évoque le mois de juillet 1998 aux coureurs du peloton, ceux-ci sont, dans un premier temps, plutôt circonspects. «Ce que m’évoque le 12 juillet 1998? Il ne s’était pas passé de bonnes choses cette année-là, regrette le futur retraité Tony Gallopin (35 ans). Je ne pense pas que ce soient de bons souvenirs.» On le rassure: ça ne concerne pas le cyclisme. Du coup, la réponse fuse. «Alors c’est la Coupe du monde!»
Vingt-cinq ans après, le coureur de la Lidl-Trek conserve des souvenirs bien précis du soir du sacre. «Je me rappelle avoir pris les vélos avec mon cousin. On était partis dans le village faire la fête, on s’est baladés, on a sonné chez les gens. Je crois d’ailleurs que je faisais encore du foot à cette époque. Ou alors je venais juste d’arrêter pour me mettre au vélo. C’est le plus grand moment du sport français. Il m’a ensuite donné envie de suivre les autres Coupes du monde et Championnats d’Europe.»
C’est aussi le cas d’Adrien Petit (32 ans), même s’il reconnaît volontiers ne pas être «un grand fan de foot». De prime abord, le 12 juillet 1998 ne lui dit toutefois pas grand-chose. «Je suis très mauvais en histoire et je suis nul avec les dates. J’essaie déjà de retenir la date d’anniversaire de ma femme, se marre le rouleur d’Intermarché-Circus-Wanty. Maintenant que vous le dites, évidemment que je me souviens du premier titre mondial des Bleus. J’étais vraiment petit, mais je me rappelle des défilés des voitures, moins du match en règle générale.»
Les souvenirs sont aussi assez flous du côté de Pierre Latour (29 ans). «Cette victoire fait plaisir, encore aujourd’hui, sourit le grimpeur de la TotalEnergies. Je n’étais pas bien vieux à l’époque. Je n’ai donc pas de souvenirs marquants, mais je sais que c’était un moment historique.»
Jour de légende pour beaucoup, ce 12 juillet 1998 a aussi laissé de marbre une minorité de concitoyens français. Dont certains appartiennent aujourd’hui au peloton de la Grande Boucle, un autre événement rassembleur. «Les 25 ans du titre mondial des Bleus? J’en ai rien à foutre, lance Anthony Perez, 32 ans au compteur. Je me rappelle avoir regardé la finale à la télé car j’avais été obligé. Mais je déteste le foot. J’adore jouer, mais ça ne m’intéresse pas du tout de regarder.»
Il semble donc d’ores et déjà acté que le coureur de la Cofidis ne profitera pas de la 11e étape du Tour de France, qui relie ce mercredi Clermont-Ferrand à Moulins (179,8 km), pour débattre avec ses potes du peloton du plus beau but de la finale.