ParlementEndométriose: «Les choses vont de l’avant», selon Guy Parmelin
Malgré le niet du Conseil des États à une motion visant à soutenir spécifiquement la recherche contre l’endométriose, le ministre de l’Économie a assuré que «les choses bougeaient dans la bonne direction».
- par
- Christine Talos
La Confédération ne devra pas renforcer la recherche dans le domaine de l’endométriose en attribuant un mandat spécifique au Fonds national suisse de la recherche (FNS). Contre l’avis du National en septembre, le Conseil des États a enterré lundi, par 23 voix contre 11 et 9 abstentions, une motion en ce sens de Benjamin Roduit (C/VS).
L’endométriose touche une femme sur dix, soit plus de 200’000 personnes en Suisse. Et le nombre de cas explose depuis quelques années, relevait le motionnaire. «Certains médecins n’ont rencontré aucune patiente souffrant de cette maladie durant leurs études, alors qu’on compte aujourd’hui 2-3 opérations par semaine dans certains hôpitaux», constatait-il. Il faut donc développer des moyens de dépistage le plus vite possible. Or la Suisse est à la traîne, relevait-il.
Cause d’infertilité
«Cette maladie est considérée comme une maladie féminine. Elle a très peu été étudiée et les recherches sont très peu nombreuses», a abondé Céline Vara (Verts/NE). «En comparaison, lorsque vous tapez, dans le moteur de recherche du FNS, le mot "prostate", il y 242 projets de recherche. Sur l’endométriose, il n’y en a que 9». Il faut donc rétablir l’équilibre, selon elle. D’autant qu’une endométriose non traitée, ce ne sont pas seulement des douleurs atroces tous les mois, mais aussi la cause d’infertilité d’une femme sur deux, a-t-elle rappelé.
Mais le Conseil des États n’a pas suivi ce plaidoyer. Mieux vaut ne pas s’en mêler dans la procédure d’attribution des thèmes de recherche, a expliqué Isabelle Chassot (Centre/FR) au nom de la commission. En outre, l’objectif de la motion peut déjà être atteint via des décisions déjà prises ainsi que par le programme national de recherche «Médecine, santé et genre» approuvé par le Conseil fédéral cet été. Un programme doté de 11 millions de francs pour les 5 prochaines années, et dont la mise au concours sera publiée d’ailleurs ce mardi.
«Le Conseil fédéral ne nie pas ou ne sous-estime pas les conséquences de cette affection extrêmement douloureuse pour les femmes concernées», a insisté le ministre de l’Économie Guy Parmelin. «Mais cette fois, les choses vont de l’avant et avancent dans la bonne direction».
Aucun remède pour l’heure
Au moins 10% des femmes dans le monde en âge de procréer, soit 190 millions de personnes, sont touchées par cette affection gynécologique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il n’existe aujourd’hui aucun remède contre cette pathologie qui se caractérise par une prolifération incontrôlée de cellules issues de la muqueuse utérine dans l’abdomen, qui provoque de violentes douleurs et qui peut aussi entraîner des troubles psychologiques. Les traitements visent généralement à en contrôler les symptômes.