États-UnisCritiqués pour avoir couru un marathon avec leur fils de 6 ans
Une famille a laissé son plus jeune enfant l’accompagner sur les 42 km de la course à Cincinnatti. «Ce n’est pas bon pour lui», s’est indignée une championne de course de fond.
- par
- Michel Pralong
La famille Crawford est très particulière. Les deux parents et leurs six enfants aiment courir et filmer leurs exploits, qu’ils diffusent sur une chaîne YouTube, Fight for Together. Dimanche 1er mai, ils ont tous participé au Flying Pig Marathon de Cincinnati. Une course de 42 km qu’ils ont tous courues, même leur petit dernier, un garçon de seulement 6 ans.
Il lui a fallu 8 heures et demie pour terminer ce marathon. Sur Instagram, le père a précisé que cela n’avait pas été facile et que le garçon voulait faire des pauses toutes les 3 minutes. Il a pleuré en arrivant à l’un des derniers ravitaillements où il ne restait plus rien. Le père lui a alors promis qu’il lui achèterait deux boîtes de chips s’il continuait.
«Ce n’est pas bon pour l’enfant»
La fierté des parents face à l’exploit de leur fils a été nettement tempérée par la réaction sur Twitter de Kara Goucher, une coureuse de fond américaine médaillée aux Mondiaux et qui a participé à des Jeux olympiques. «Je ne sais pas qui a besoin d’entendre cela, mais un enfant de 6 ans ne peut pas imaginer ce qu’un marathon va lui faire physiquement. Il ne peut pas comprendre quelle misère il va affronter, Un enfant de 6 ans qui se débat physiquement ne comprend pas qu’il a le droit d’arrêter et qu’il devrait le faire».
Elle a poursuivi: «Je ne dis pas que ce sont de mauvais parents, mais en tant qu’athlète olympique je peux vous dire que ce n’est pas bon pour l’enfant». Des propos qui ont provoqué une polémique, à laquelle les organisateurs de la course ont répondu. Normalement, il faut avoir 18 ans pour courir ce marathon, 14 ans pour le demi et 12 ans pour les 10 km. Rainer, du haut de ses 6 ans, n’entrait donc dans aucune catégorie. Pourtant, les organisateurs l’ont enregistré et l’ont laissé courir. Parce que, ont-ils dit, ils ont vu que la famille allait de toute façon le faire, inscrits ou pas. Dûment enregistrés, ils pouvaient au moins bénéficier de l’aide officielle en cas de pépin.
Reste qu’après cette affaire, les organisateurs ont dit qu’à l’avenir, ils feraient respecter les âges limites pour la course.
«Il préférait continuer»
La famille a répondu à ces critiques dans une lettre ouverte, que publie le «Daily Mail». Elle qui, en avril, courait déjà un semi-marathon avec le petit Rainer, se défend de toute maltraitance. «Nous n’avons jamais forcé aucun de nos enfants à courir un marathon et nous ne pouvons même pas imaginer que cela soit faisable sur le plan pratique ou émotionnel». Sur le marathon de leur fils de 6 ans, ils précisent: «Nous lui avons demandé à plusieurs reprises s’il voulait arrêter et il était TRÈS clair que sa préférence était de continuer». Ils reconnaissent qu’il y a eu des larmes, mais «la quantité de ses pleurs est comparable à ce que nous aurions vécu si nous étions restés à la maison un dimanche matin». Ils concluent en disant: «Nos méthodes parentales ne sont pas conventionnelles, mais nous ne pensons pas que les accusations ou les arguments présentant des faits incorrects soient utiles».