Le pétrole en forte baisse, inquiété par SVB et la Russie

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LondresLe pétrole en forte baisse, inquiété par SVB et la Russie

Les investisseurs se focalisent sur les risques pour le système financier posés par la faillite de la banque SVB, tandis que la bonne tenue des exportations venues de Russie ajoute aux déboires du marché.

Les prix du pétrole reculaient lundi.

Les prix du pétrole reculaient lundi.

Getty Images via AFP

Vers 13 h 05 GMT (14 h 05 en Suisse), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai perdait 4,60%, à 78,97 dollars, repassant sous le cap de 79 dollars pour la première fois, depuis début janvier. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en avril, cédait 5,02%, à 72,84 dollars. Après avoir débuté la séance dans le vert, les cours du pétrole se sont repliés dans le sillage des Bourses mondiales et du dollar, les investisseurs étant inquiets de la situation de Silicon Valley Bank (SVB). La faillite de cette banque californienne a forcé les autorités américaines à annoncer des mesures pour protéger les dépôts, afin d’éviter un phénomène de panique sur le marché.

«Les marchés digèrent encore la nouvelle et craignent toujours un phénomène de propagation», note James Harte, analyste chez TickMill. Le pétrole souffre quand les investisseurs craignent pour la croissance mondiale et privilégient les valeurs refuges.

Exportations russes

Par ailleurs, «la Russie continue ses exportations vers de nombreux pays, ce qui augmente l’offre sur le marché», remarque Walid Koudmani, analyste chez XTB. Selon des données compilées par Bloomberg, la Russie continue d’exporter par mer autant de pétrole qu’avant les sanctions occidentales, et son annonce d’une diminution volontaire de sa production ne se reflète pas non plus dans les mouvements de navires exportateurs.

À plus long terme, les déboires du secteur financier pourraient pousser la Réserve fédérale américaine (Fed) «à moins monter ses taux», ce qui augmenterait les liquidités sur le marché et profiterait au pétrole, commente Warren Patterson, analyste chez ING. Et les analystes spécialisés continuent d’estimer que le retour de la demande chinoise va faire grimper les prix à moyen terme: Goldman Sachs mise ainsi sur un prix du baril de Brent à 100 dollars à la fin de l’année.

Le cours du Brent avait dépassé ce cap symbolique en mars 2022 dans le sillage de l’invasion russe de l’Ukraine, mais avait reculé à partir du milieu de l’année.

(AFP)

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