Bande dessinée: Alexis Nesme, l’homme qui dessine si bien les petits Mickeys

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Bande dessinéeAlexis Nesme, l’homme qui dessine si bien les petits Mickeys

Après avoir emmené la souris de Disney dans un parc d’attractions hanté, l’auteur français la lance dans une chasse au trésor dans la jungle. En attendant le Marsupilami.

Michel Pralong
par
Michel Pralong

La bande-annonce de «Mickey: Terror Island».

Alexis Nesme/Glénat

Le graphisme d’Alexis Nesme est une splendeur absolue. Un seul dessin suffit pour vous emmener dans un univers de conte de fées. On l’avait déjà remarqué dans son adaptation du roman de Jules Verne «Les enfants du capitaine Grant» (Delcourt) où il remplaçait les figures humaines par des animaux. Il a ensuite intégré la liste des auteurs à reprendre Mickey dans la collection Disney de Glénat. Après un sombre et lugubre (mais très drôle) «Horrifikland» en 2019, où le scénario de Lewis Trondheim envoyait Mickey, Dingo et Donald dans un parc d’attractions hanté, il a récidivé fin 2022 avec «Terror-island». Il était à Delémont’BD et il nous parle de son travail.

«Lewis ne voulait plus faire de scénarios pour la série Mickey, trop de contraintes éditoriales. Alors je m’y suis lancé tout seul. J’ai choisi des choses qui me plaisaient à a dessiner: la jungle, une île et évidemment il y a des références à Indiana Jones. La chasse au trésor, c’est un classique des récits d’aventure, comme la visite d’endroit hanté. J’ai conservé le même trio car je trouve qu’il fonctionne bien: Mickey le courageux, Donald le peureux et Dingo le bêta».

Admirez la rondeur des bateaux et des personnages et la beauté du ciel.

Admirez la rondeur des bateaux et des personnages et la beauté du ciel.

Nesme/Glénat

Le dessin d’Alexis Nesme est d’une rondeur incroyablement douce et ses couleurs et ses ombres sont des merveilles. «En fait, je travaille directement à la couleur directe, sans tracer de contours noirs autour des personnages et des objets. Je monte tout en même temps, comme une peinture. Je travaille à la gouache et à l’acrylique liquide. Je suis un grand fan de l’animation, j’adore Blanche-Neige et Pinocchio. Pour Mickey, je me suis inspiré d’illustrateurs comme Rackham, je voulais un Mickey proche des années 1930, pousser le côté baroque. Et le rythme, je le donne avec le découpage des planches». Qui est toujours hyperimaginatif.

Mais reprendre un personnage de Disney impose des contraintes, qui ont fini par lasser Trondheim. «Pour «Horrifikland», ils ne voulaient pas de cimetière, jugeant que c’est trop morbide pour les enfants. Laissons aux parents voire au libraire décider de ce qui est adapté aux enfants ou non».

«Horrifikland», de Trondheim et Nesme, Éd. Glénat, 48 pages

«Horrifikland», de Trondheim et Nesme, Éd. Glénat, 48 pages

Cette collection a accueilli des talents aussi divers que Cosey, Loisel, Tébo ou Keramidas. «J’en ai fait un, puis deux, j’en ferais bien un troisième. Mais je suis en train de travailler sur un autre personnage célèbre: le Marsupilami. Cela sera une histoire complète, encore sur un scénario de Lewis Trondheim. Je croyais être dans mon élément avec la jungle et beaucoup d’animaux mais comme Lewis remonte au temps des conquistadors, je vais devoir dessiner beaucoup d’humains, aïe!»

«Terror-island», d’Alexis Nesme, Éd. Glénat, 56 pages

«Terror-island», d’Alexis Nesme, Éd. Glénat, 56 pages

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