HCA-HCC: les fans refont le match: «Deux ans qu’ils se préparent et ils passent quand même à côté!»

Ancien junior du club des Montagnes neuchâteloises, Maurice est un fidèle de longue date des matches de La Chaux-de-Fonds. Il faisait partie des 160 supporters du HCC qui ont bénéficié d’une entrée au match.

Parti de la métropole horlogère à 18h15, il a cogité durant tout le trajet qui le séparait de Porrentruy. «Honnêtement, je ne savais pas à quoi m’attendre. Tout était possible, une victoire 5-1 comme une défaite sur le même score.» 

C’est avec un succès 3-2 qu’il a regagné, heureux, ses pénates. «Ce premier match était très ouvert, la suite de la série le sera également, j’en suis convaincu. Je n’ai pas eu l’impression que notre équipe sortait de dix jours de repos, tant elle a imposé un gros rythme dès le coup d’envoi.»

Ce qu’il a pensé du HC Ajoie ? «Sa première ligne d’attaque, avec Devos et Hazen, m’a impressionné, comme à l’époque. Pas le reste de l’équipe.»

Maurice sera évidemment de la partie samedi aux Mélèzes. «Heureusement, j’ai dégoté une place assise. Je vois Ajoie venir fort. Si on tient le premier tiers, tout sera alors possible. Chaque match, c’est un peu une nouvelle série qui commence.»

Il ne s’enflamme pas le Chaux-de-Fonnier, bien que ses Abeilles ne soient plus qu’à trois victoires d’un retour dans l’élite. «Vaut mieux ne pas y penser, je n’ai pas envie que ce soit un crève-cœur si on n’y arrive pas au final.» Ce qui fera la différence dans cette série? « Le gardien. Et ce soir, Östlund était meilleur que Ciaccio! »        

 Elle a osé, Florence. Etablie à Porrentruy depuis de nombreuses années mais Neuchâteloise d’origine, elle a supporté le HCC depuis le secteur ajoulot, en place debout. N’y voyez aucune provocation, ce n’est pas son genre. «Je suis autant Ajoie que le HCC.»

Entre les deux rivaux de l’Arc jurassien, son cœur penche toutefois en faveur de La Chaux-de-Fonds, une équipe qu’elle supporte depuis 30 ans. «Mais je me rends plus souvent aux matches d’Ajoie pour des raisons pratiques.»

Jeudi soir, Florence n’a donc pas pu extérioriser sa joie autant qu’elle l’aurait souhaité. «J’ai essayé de la cacher, un peu au moins. Je me suis fait engueuler à chaque fois que j’applaudissais. J’étais entourée de fervents supporters d’Ajoie, cela faisait partie du jeu, je l’ai accepté.»

La Bruntrutaine d’adoption admet avoir été déçue… par les deux équipes! «La prestation de Chaux-de-Fonds était bonne mais je suis déçue du comportement des joueurs. Je les ai trouvés méchants, voire violents. Je n’aime pas trop cette attitude. Peut-être y avait-il un arrière-goût de vengeance. Ils voulaient montrer qui était le plus fort.»

Et jeudi, c’était bien le HCC. «J’ai aussi été déçue de ce qu’a proposé Ajoie, sans être dans le fond vraiment étonnée. Je pensais pourtant qu’ils allaient montrer leur volonté de s’en sortir, eh bien je ne l’ai pas vue ! Pas une passe qui arrivait.»

Quant à la question de savoir qui Florence préférerait voir en National League la saison prochaine, la réponse fuse: «La Chaux-de-Fonds! Les Ajoulots ont eu deux ans pour se préparer à cette échéance et ils arrivent quand même à passer à côté de ce premier match. Quoi qu’il advienne, je continuerai à suivre le HCA, avec le temps, je me suis fait des amis ici.»        

Séverine suit les Abeilles depuis sa tendre enfance. Sa fille Lisa, 14 ans, depuis deux saisons. Toutes deux vivent au Noirmont, petit village à la pointe ouest du Jura, dans les Franches-Montagnes, où pro-HCC et pro-HCA vivent en parfaite harmonie depuis des lustres.

Leur attachement au maillot chaux-de-fonnier les a conduites dans l’enceinte ajoulote pour cet acte I. Elles sont arrivées quelques minutes avant le coup d’envoi, comme l’immense majorité des fans du HCC. «Ils ont parqué les cars à 600 mètres de la patinoire. Il a fallu la rejoindre à pied», dit Séverine, qui n’a fort heureusement pas manqué l’ouverture du score de Kay Schweri après 200 secondes de jeu. «Je n'ai pas été surprise de les voir lâcher les chevaux d’entrée. Ils ont joué sans peur ni complexe, comme une équipe qui n'a rien à perdre. Je n’ai d’ailleurs pas vu de différence de ligue sur la glace.» 

Lisa confirme: «Je crois que les Ajoulots nous ont un peu sous-estimés. Et voilà, ils viennent de perdre l’avantage de la glace.» Samedi, elles seront toutes deux de la partie pour l’acte II. «J’ai l’impression de revivre les années folles du club», s’enthousiasme Séverine.     

 Laurentin a fait le déplacement avec son pote Miguel depuis Corban, petite bourgade du district de Delémont. «Je supporte le club depuis tout petit, mais davantage encore depuis sa montée en National League.»

Comme bon nombre de spectateurs, il n’a que peu goûté à la prestation de ses favoris: «Une entame difficile, pas de charges. Le HCC était meilleur, il avait la confiance avec lui. Je ne m’attendais pas à voir une équipe aussi offensive et entreprenante.» 

Laurentin garde confiance, malgré la morosité qui régnait au terme des débats. «Oui, Ajoie m’a déçu. Mais il faut aller de l’avant et se serrer les coudes. Comme nous au boulot, il y a de bons et de mauvais jours.»

La réalité, c’est que les hockeyeurs ajoulots ne sont plus qu’à trois revers de la relégation. «Je préfère ne pas y penser. Il faut rester optimiste, c’est la mentalité des gens d’ici. Après, si on venait à se vautrer samedi, il faudrait gentiment se poser des questions. Ca n’arrivera pourtant pas. La roue finira par tourner en notre faveur.» Foi de supporter de la Terre Sainte! 

Acte II, samedi à la patinoire des Mélèzes à La Chaux-de-Fonds (20h).