Football: Etoile Carouge l’a montré: la méthode Ursea fonctionne

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FootballEtoile Carouge l’a montré: la méthode Ursea fonctionne

Le très convaincu entraîneur roumain a réalisé une saison parfaite à la Fontenette: il y a eu le jeu, mais aussi les résultats. De quoi lui donner du crédit.

Valentin Schnorhk
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Valentin Schnorhk
A l’instar de Madyen El Jaouhari, les joueurs d’Étoile Carouge ont largement adhéré au projet d’Adrian Ursea.

A l’instar de Madyen El Jaouhari, les joueurs d’Étoile Carouge ont largement adhéré au projet d’Adrian Ursea.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

Ce n’est pas lui qui fanfaronnera, alors il y en a d’autres qui le font pour lui. «Il faut remercier le coach pour cette promotion en Challenge League», relève Vincent Rüfli, 36 ans et toujours important pour Étoile Carouge cette saison. Et puis, il y a le président Olivier Doglia, dont les mots ne sont pas vains: «Adrian Ursea a révolutionné le club. Avec lui, c’est une belle histoire. Il est venu à Carouge alors qu’il a un palmarès éloquent. Il a mordu au projet et il s’est éclaté.»

C’est le moins que l’on puisse dire. Étoile Carouge a retrouvé la Challenge League samedi au terme d’une victoire 2-1 contre Young Boys M21. Cela faisait douze ans que les Stelliens étaient apparus pour la dernière fois en deuxième division. Surtout, leur saison de Promotion League parle pour eux: ils n’ont pas toujours gagné (4 nuls et 5 défaites après 32 matchs), mais ils ont presque toujours dominé, voire surclassé leurs adversaires. Dans le jeu, Carouge était intouchable.

«Mettre en place un style»

Il y a derrière ça évidemment la patte Adrian Ursea. Autrement dit, un discours: la maîtrise du jeu assumée et revendiquée, avec une approche proactive. Mais aussi une méthode: une forme de professionnalisation dans l’entraînement, avec la vidéo extrêmement utilisée, et l’encadrement. Cela débouche sur un style: un jeu de position extrêmement bien maîtrisé, avec une capacité à étouffer l’adversaire et à le travailler jusqu’à trouver des solutions. Et en finalité, il y a un résultat: celui de la promotion.

Ça, Adrian Ursea ne l’a jamais cherché. «Ce n’a jamais été un objectif en soi, assure le Roumain de 56 ans. Moi, je voulais mettre en place un style, qui soit identifiable à des kilomètres.» Ces dernières semaines, l’ancien adjoint de Lucien Favre et de Patrick Vieira à l’OGC Nice (dont il est devenu entraîneur principal après le limogeage du second en 2020-21) se disait soucieux. Parce qu’il avait le sentiment que ses joueurs étaient un petit peu trop habités par le résultat, et que cela jouait sur leur confiance, sur leur habilité à tenter des choses.

Plus que la peur de tout perdre, c’était la peur de voir sa formation oublier son football qui inquiétait Ursea. Contre YB M21 samedi, on a été rassurés. Même si la fin de match aura été tendue. Même pour ce technicien qui se veut très rationnel, moins pris par l’émotion: «On est des compétiteurs, et quand tu vois que le match t’échappe… Mais j’ai plus pensé aux joueurs qu’à moi-même. Qu’auraient-ils eu dans la tête s’ils avaient perdu?» Ce n’est jamais arrivé, heureusement.

Encore un an de contrat

Cela n’aurait pas été mérité, d’ailleurs. Parce que ce football-là devait être primé. C’était le sens de cette saison de Promotion League. Adrian Ursea a osé, a investi énormément de temps dans l’accompagnement de son équipe et celle-ci le lui a bien rendu. Avec un message sibyllin: qu’importe le niveau, on peut produire un football de qualité.

Adrian Ursea, la posture très calme.

Adrian Ursea, la posture très calme.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

«On m’avait dit qu’en troisième division, on ne pourrait jamais jouer au foot, se rappelle Ursea. Moi, je ne pouvais pas renier. Et à la fin, le constat est fort: nous avons dominé toutes les équipes en mettant en pratique ce jeu-là.» Il y a de quoi en tirer une forme de fierté. «Même pas, réfute l’intéressé. Je ne suis pas dans cette idée-là. Moi, je voulais simplement retrouver le terrain et partager une certaine approche. J’ai été très content de voir qu’il y avait du répondant.»

Cela peut donner des idées. Même si Ursea est sous contrat encore une saison avec Carouge, rien ne dit qu’il ne tentera pas une autre aventure si l’opportunité devait se présenter. «Étoile Carouge, c’est un super club, avec un joli projet et des dirigeants sympas, qui ont suivi mes idées», rassure l’entraîneur. Olivier Doglia ajoute: «Carouge, c’est une plateforme pour les talents, et Adrian en fait partie.»

Pour la promotion d’une certaine idée du football, il serait bon qu’Étoile Carouge puisse continuer sur cette lancée également en Challenge League.

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