CanadaEnquête sur Nike, soupçonnée d’avoir recours au travail forcé des Ouïghours
Le Bureau du médiateur canadien de la responsabilité des entreprises a annoncé, mardi, avoir ouvert une enquête suite à des allégations de recours au travail forcé de Ouïghours par Nike Canada.
Deux enquêtes ont été lancées au Canada contre deux entreprises, Nike Canada et Dynasty Gold, concernant des allégations de recours au travail forcé de Ouïghours, a annoncé mardi le Bureau du médiateur canadien de la responsabilité des entreprises.
«Ces entreprises, Nike Canada Corp. (Nike) et Dynasty Gold Corporation (Dynasty Gold), auraient eu ou ont eu des chaînes d’approvisionnement ou des activités en République populaire de Chine définies comme ayant recours ou tirant profit du recours au travail forcé de Ouïghours», est-il écrit, dans un communiqué. Des rapports ont été publiés mardi après le dépôt de plusieurs plaintes d’une coalition de 28 organisations de la société civile en juin 2022, sur les activités à l’étranger de ces entreprises canadiennes.
Nike Canada est soupçonnée d’entretenir «des relations d’approvisionnement avec plusieurs entreprises chinoises» qui sont «identifiées comme des entreprises qui ont recours au travail forcé des Ouïghours ou qui en tirent profit», selon l’un des rapports. La deuxième enquête vise la société minière canadienne Dynasty Gold, qui aurait «bénéficié du recours au travail forcé de Ouïghours dans une mine en Chine dans laquelle elle détient une participation majoritaire». Les deux entreprises contestent les allégations.
D’autres entreprises visées à travers le monde
En février 2021, le Parlement canadien a adopté une motion non contraignante assimilant le traitement réservé par la Chine à sa minorité ouïghoure à «un génocide», provoquant la colère de Pékin.
Depuis plusieurs années, les autorités chinoises sont accusées par les pays occidentaux d’avoir massivement enfermé des Ouïghours et des membres d’autres minorités majoritairement musulmanes, dans des camps de rééducation, après des attentats sanglants dans le Xinjiang.
La justice française a classé sans suite en avril une enquête préliminaire visant des géants de l’habillement tels Uniqlo et Inditex, accusés par des associations d’avoir profité du travail forcé des Ouïghours en Chine. Une nouvelle plainte a été déposée en mai.