FranceChanteuse morte électrocutée sur scène, trois «responsables» jugés
Barbara Weldens est décédée alors qu’elle se produisait pieds nus, un soir d’orage de 2017. Les organisateurs du festival Léo Ferré et deux techniciens ont comparu jeudi.
Le responsable d’un festival de musique et deux techniciens ont comparu jeudi devant le tribunal de Cahors (sud-ouest de la France) pour homicide involontaire dans l’affaire de la mort de la chanteuse Barbara Weldens, électrocutée lors d’un concert dans le Lot en 2017.
La chanteuse française, âgée de 35 ans, est morte sur scène alors qu’elle se produisait pieds nus, un soir d’orage le 19 juillet 2017, dans l’église des Cordeliers à Gourdon, lors du festival Léo Ferré.
L’artiste, qui était enceinte de six mois, s’était effondrée devant les spectateurs.
L’association organisatrice du festival, Les amis de la Butte, ainsi que les responsables de la sonorisation et de l’éclairage ont été mis en cause au cours de l’enquête, qui a révélé des «dysfonctionnements électriques».
Un câble relié au micro, dont une soudure «était mal faite», et un projecteur «vicié» sont à l’origine de l’accident, a précisé jeudi le président du tribunal, se basant sur deux expertises.
Le matériel luminaire était «obsolète» et raccordé à un dispositif électrique inadapté.
Fautes conjuguées
«Ce sont des fautes conjuguées qui ont conduit à l’électrocution», a résumé la substitute du procureur, Morgane Raffy, qui a requis à l’encontre du responsable de l’éclairage 24 mois d’emprisonnement, dont 18 avec sursis, et une interdiction définitive d’exercer la profession.
Douze mois avec sursis ont été requis contre le responsable de la sonorisation.
Le parquet, qui reproche à l’association d’avoir embauché des techniciens sans avoir vérifié leur «qualification professionnelle» et de ne pas avoir examiné les «installations électriques, même temporaires», a requis une amende de 20 000 euros à l’encontre des Amis de la Butte.
Cette affaire «démontre la raison de l’existence de normes», a souligné la représentante du parquet, ajoutant que «si toutes les normes avaient été respectées dans ce dossier personne ne serait ici. L’enjeu de ces normes, c’est la vie».
Le responsable de l’éclairage n’avait pas de formation dans le domaine électrique, mais exerçait sur le terrain depuis trente ans.
Selon son avocat, Me Thierry Carrère, qui a plaidé la relaxe, il «n’avait pas conscience d’exposer autrui à un danger quelconque» et la mairie de Gourdon, qui accueillait le concert, «aurait dû avoir un électricien dédié».
Souhait de «n’accabler personne»
Lors de l’audience, Me Denis Boucharinc, avocat des proches de la chanteuse, a exprimé leur souhait de «n’accabler personne» et a seulement transmis des demandes de dédommagement.
La chanteuse avait été révélée en 2016 par le concours Jeune Talents du festival de musique Jacques Brel de Vesoul (Haute-Saône), et avait sorti en 2017 son premier album studio, intitulé «Le grand H de l’homme».
Le jugement a été mis en délibéré au 16 février.