FrancePolémique: un collège interdit les claquettes-chaussettes
En Seine-Saint-Denis, un point du règlement intérieur d’un établissement scolaire surprend et déplaît aux élèves.
- par
- R.M.
Un collège de la région parisienne a décidé d’une interdiction plutôt surprenante: les élèves n’ont pas le droit de porter aux pieds des claquettes avec des chaussettes… Et ce règlement ne plaît manifestement pas à tous.
L’interdiction du duo claquettes-chaussettes est stipulée clairement dans le règlement intérieur du collège public Elsa-Triolet, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), relate «Le Parisien». Qui précise que l’association des deux, popularisée par des rappeurs ou des footballeurs comme Kylian Mbappé ou Paul Pogba, est très à la mode.
La direction du collège n’a pas souhaité s’exprimer sur cet interdit original. Mais un enseignant a confié que ce bannissement des claquettes-chaussettes viendrait en fait de questions de sécurité. Des professeurs auraient jugé que les pieds n’étaient pas assez protégés, par exemple lors de cours dans lesquels les élèves manipulent des produits chimiques. Il est précisé que dans d’autres établissements les tongs sont interdites. Car «ça fait plage», mais également avant tout pour des raisons de sécurité.
«Tenue correcte exigée»
«Le Parisien» a rencontré quelques élèves du collège et ils n’apprécient pas cette interdiction ou ne la comprennent pas. «Il y a trop de règles liées à nos tenues», se plaint une adolescente de 14 ans. Avec des claquettes, «on est plus à l’aise, on se sent plus libre, encore plus quand il fait chaud», ajoute une autre de 15 ans.
Les médias français rappellent que la loi de 2004 interdit uniquement le port de signes ou tenues manifestant une appartenance religieuse. Le reste est géré par les règlements intérieurs des collèges, mais ils se contentent habituellement de mentionner «tenue correcte exigée», sans entrer dans les détails.
L’interdiction des claquettes-chaussettes, surtout sans explication, ne convainc pas tout le monde, y compris en dehors de l’établissement scolaire. «Il vaut mieux être dans l’incitatif, avec l’idée de convaincre plutôt que d’interdire», commente Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du syndicat national des personnels de direction. «J’explique aux élèves et aux familles que l’on prépare les élèves à leur vie d’adultes, qu’on ne se présenterait pas avec des claquettes-chaussettes à un entretien, et, en général, cela marche», conclut-il.