Moscou : La Russie va déployer des armes nucléaires «tactiques» en Biélorussie 

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MoscouLa Russie va déployer des armes nucléaires «tactiques» en Biélorussie

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé samedi que Moscou allait déployer des armes nucléaires «tactiques» sur le territoire de son allié, la Biélorussie. 

Le président russe Vladimir Poutine, le 24 mars 2023.

Le président russe Vladimir Poutine, le 24 mars 2023. 

Aleksey Babushkin / Sputnik / AFP 

Des responsables russes ont émis à plusieurs reprises des menaces à peine voilées de se servir de l’arme nucléaire en Ukraine en cas d’escalade significative du conflit. Dirigée depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, la Biélorussie est frontalière de l’Ukraine, de la Pologne et de la Lituanie. «Il n’y a rien d’inhabituel ici: les États-Unis font cela depuis des décennies. Ils déploient depuis longtemps leurs armes nucléaires tactiques sur le territoire de leurs alliés», a déclaré Vladimir Poutine lors d’une interview diffusée à la télévision russe.

«Nous avons convenu de faire de même», a-t-il ajouté, disant avoir l’accord de Minsk. «Nous avons déjà aidé nos collègues biélorusses et équipé leurs avions (...) sans violer nos engagements internationaux en matière de non-prolifération des armes nucléaires. Dix avions sont prêts à utiliser ce type d’arme», a poursuivi Vladimir Poutine. «À partir du 3 avril, nous commençons à former les équipages. Et le 1er juillet, nous terminerons la construction d’un entrepôt spécial pour les armes nucléaires tactiques sur le territoire de la Biélorussie.»

Selon Vladimir Poutine, cette décision a été motivée par la volonté de Londres d’envoyer des munitions à uranium appauvri à l’Ukraine, comme évoqué récemment par une responsable britannique. Le président russe a menacé de recourir également à ce type d’obus si Kiev venait à en recevoir. «La Russie, bien sûr, a de quoi répondre. Nous avons, sans exagérer, des centaines de milliers d’obus de ce type. Nous ne les utilisons pas pour le moment.»

Menaces nucléaires

Lors de récentes négociations à Moscou entre Vladimir Poutine et Xi Jinping, les deux dirigeants avaient énoncé dans une déclaration commune qu’une guerre nucléaire «ne doit jamais être déclenchée», car «il ne peut y avoir de vainqueurs». Plusieurs responsables russes, dont l’ancien président Dmitri Medvedev, ont toutefois menacé l’Ukraine et les Occidentaux de l’arme nucléaire depuis le début de l’offensive russe lancée le 24 février 2022.

La Russie a en outre suspendu le mois dernier l’important traité de désarmement nucléaire New Start signé avec les États-Unis, bien qu’elle a promis de respecter la limitation de son arsenal nucléaire jusqu’à la fin effective de cet accord le 5 février 2026. Vladimir Poutine avait accusé l’année dernière l’Ukraine de vouloir se doter d’une «bombe sale», une arme constituée d’explosifs conventionnels entourés de matériaux radioactifs destinés à être disséminés en poussière au moment de l’explosion.

L’Ukraine et ses alliés occidentaux avaient condamné ces allégations et accusé la Russie de jouer l’escalade nucléaire. La doctrine nucléaire russe ne prévoit pas l’utilisation préventive par la Russie de l’arme nucléaire, mais seulement en réponse à une attaque envers elle ou ses alliés, ou en cas de «menace sur l’existence même de l’État». 

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(AFP)

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