Ski alpin – Privé de répétition générale, Marco Odermatt est furieux

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Ski alpinPrivé de répétition générale, Marco Odermatt est furieux

Samedi, le troisième et dernier entraînement avant la descente des JO de Pékin prévue dimanche a été annulé après le passage de trois concurrents. Ce qui n’a pas plu au skieur de Nidwald et aux autres lésés.

Sylvain Bolt Yanqing
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Sylvain Bolt Yanqing
Représentant des athlètes, Johan Clarey (devant) regrette le manque de considération de la FIS. Derrière lui, Marco Odermatt n’a pas non plus pu s’élancer sur «The Rock» de Yanqing samedi.

Représentant des athlètes, Johan Clarey (devant) regrette le manque de considération de la FIS. Derrière lui, Marco Odermatt n’a pas non plus pu s’élancer sur «The Rock» de Yanqing samedi. 

AFP

La répétition générale en vue de la descente olympique de Yanqing (dimanche à 4h) a été annulée après le passage de trois concurrents (Matthias Mayer, Christof Innerhofer et Aleksander Aamodt Kilde). La faute à ce vent, avec des rafales annoncées à 64 km/h et une température ressentie de -28 degrés.

La décision de faire s’élancer trois skieurs puis de lever le rideau n’a pas plu à Marco Odermatt. Le leader de la Coupe du monde n’a pas cessé de répéter ces derniers jours l’importance de ces séances d’essai pour apprivoiser ce tracé inédit et cette neige de Yanqing si spéciale. «On aurait pu attendre un peu. Il y a la fenêtre de midi prévue pour repousser le départ, s’est énervé le Nidwaldien. Du vent, il y en a eu tous les jours et on avait pas l’impression que c’était pire aujourd’hui que les autres jours. Annuler après quinze minutes est absurde!»

«Il n’y a pas de concertation avec les athlètes et rien ne nous est communiqué»

Marco Odermatt 

Le Suisse, comme les autres athlètes, aurait voulu trouver une solution intermédiaire, skier sur le sommet de la piste et s’arrêter par exemple. «On aurait aussi pu lever le pied dans la partie où le vent soufflait le plus fort, souligne Odermatt. Mais il n’y a pas de concertation avec les athlètes et rien ne nous est communiqué.» 

«On comprend très bien qu’on ne pouvait pas, que c’était pas du tout juste de nous envoyer à bloc dans cette partie intermédiaire là où il y avait les deux sauts un peu plus gros, vu le vent qu’il y avait, témoigne le Français Mathieu Bailet. On était tous prêts à skier fort là où il n’y avait aucun risque puis freiner. On est pas des débutants ni des fous. Nous couper l’herbe sous les pieds est injuste.» 

Mais la FIS a géré à sa manière, lancé trois skieurs  – dont deux favoris de la descente olympique (Kilde et Mayer), puis annulé l’entraînement. «Je ne sais pas si la décision était juste ou pas, c’est difficile à dire. Mais c’est pas très cool de lancer trois skieurs avant d’annuler», estime Aleksander Aamodt Kilde.

Les athlètes pas entendus 

«On aurait dû tenter de trouver un compromis mais ça n’a pas été fait et c’est cela qui rend fous les autres skieurs, résume Johan Clarey, représentant des athlètes. J’ai essayé de discuter avec la FIS mais ils n’ont rien voulu savoir : ils ont pris leur décision et ils auraient dû nous consulter un petit peu avant, je pense. Ça montre une fois de plus qu’on n’est pas tellement écoutés, malheureusement.» Markus Waldner, directeur des courses masculines à la FIS, a justifié sa décision en expliquant que le vent s’était subitement levé dans la partie intermédiaire lors du passage du dossard 3 et que «la sécurité primait avant tout.»

Reste qu’à la veille de la descente olympique de Yanqing, les autres descendeurs n’ont pas pu bénéficier d’un essai si important dans ces conditions. «Il y a les conditions de vent à prendre en compte. Peut-être que dimanche il y en aura un peu plus que samedi, et les trois skieurs ont aussi ce ressenti et ont pu s’adapter en fonction de la vitesse par exemple», illustre Mathieu Bailet. «Franchement, on se demande parfois où on est, peste Marco Odermatt. Il faut essayer de le prendre avec le sourire. Mais c’est l’évènement le plus important de ces quatre dernières années et des scènes confuses comme celle d'aujourd'hui se déroulent.»

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