Hockey sur glaceEn avant toute! Voici comment la Suisse veut battre les États-Unis
L’équipe de Suisse espère se qualifier pour les demi-finales du Mondial. Pour y arriver, Patrick Fischer prône un jeu agressif et offensif. Le quart Suisse – USA se jouera à 19h20 ce jeudi à Helsinki.
- par
- Cyrill Pasche Helsinki
L’objectif a déjà été fixé au mois de novembre: minimum une place en demi-finale au Mondial ainsi qu’aux Jeux olympiques. Pour les JO qui ont eu lieu en février dernier, c’est déjà raté. La Suisse n’avait pas passé le cap des quarts de finale à Pékin (défaite contre la Finlande).
Au Championnat du monde à Helsinki, tout est encore possible. La Suisse part même favorite dans son quart de finale face aux États-Unis. Ne reste désormais plus qu’à gagner. Oui, mais comment? Voici de quelle façon Patrick Fischer et son équipe veulent venir à bout des Américains:
En avant toute: la «meute de loups»
C’est Patrick Fischer qui l’a dit: «Nous sommes une meute de loups, et nous partons à la chasse.» En d’autres termes, les Suisses veulent être actifs et aller de l’avant. Traquer et acculer leur adversaire. Être toujours actifs et dicter le tempo. La meilleure défense est l’attaque, et jusqu’ici la force de frappe offensive helvétique a permis de faire la différence. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si la Suisse présente la meilleure attaque du tournoi avec 34 buts marqués en sept matches, soit 4,86 buts par match en moyenne. La tactique? En avant toute!
Ne jamais reculer
La mentalité de l’équipe de Suisse a changé, et le mérite en revient en grande partie à Patrick Fischer. Terminée l’approche ultra défensive et prudente. La Suisse veut gagner en attaquant et surtout éviter de jouer «sur les talons». Défendre trop tôt au lieu de continuer à attaquer n’a jamais été une formule gagnante pour l’équipe de Fischer ces dernières années. «Cela nous a joué de mauvais tours par le passé», a reconnu Fischer, faisant notamment allusion à la défaite concédée l’année passée au CM en Lettonie contre l’Allemagne et à celle de 2019 contre le Canada, à chaque fois en quart de finale et après avoir mené au score dans les derniers instants du match.
Les Suisses «ont faim»
Patrick Fischer a tiré les enseignements des échecs passés, notamment après l’échec des JO 2022 à Pékin. «J’ai vraiment le sentiment que nous avons retrouvé toute notre envie, a souligné le sélectionneur. Je sens que les gars sont «affamés» de victoires. Pour cela, il a fallu apporter un peu de sang neuf dans le groupe et procéder à quelques ajustements. Parce qu’avec toujours le même groupe de joueurs, on finit inéluctablement par tourner en rond. Nous avons quelques nouvelles têtes qui, elles, n’ont pas connu certaines défaites du passé. Cela apporte de la fraîcheur et un élan positif.»
L’adversité comme alliée
Le groupe de la Suisse (sans la Russie, remplacée par la France) était relativement facile. Par contre, les sept victoires de rang – comme en 2013 sur la route de la finale mondiale – n’ont pas été acquises sur un patin. «L’équipe sait trouver des solutions pour gagner. Elle a connu l’adversité dans ce tournoi, mais elle s’en est toujours remise», a expliqué Lars Weibel, le directeur des équipes nationales. C’est vrai, Nico Hischier et ses copains ont souvent été menés dans ce tournoi, mais ils ont à chaque fois trouvé les ressources nécessaires pour renverser la vapeur.
Les individualités pour faire la différence
Rarement l’équipe de Suisse avait pu compter dans ses rangs sur autant d’individualités capables de faire la différence. Devant, Nico Hischier aligne des performances de MVP depuis le début de la compétition. Denis Malgin est le meilleur compteur du tournoi (12 points) et a enchaîné en Finlande avec sa forme étincelante des derniers play-off avec Zurich. Timo Meier est un «bulldozer» capable de faire la différence en deux coups de patins. Pius Suter (Detroit Red Wings) est un autre renfort de NHL qui évolue actuellement à un très haut niveau. Derrière, Janis Moser et Dean Kukan alignent des performances de patrons. Enfin, Leonardo Genoni (probablement titularisé) ou Reto Berra ont su élever leur niveau de jeu lorsque leur équipe a vraiment eu besoin d’eux au fil du tournoi. Face aux Américains, les meilleurs joueurs suisses devront à tout prix être les meilleurs sur la glace. Le potentiel est là et est même indéniable. Ne reste plus qu’à mettre tout cela à exécution.