FootballEt si le barrage entre Sion et le SLO était… «annulé»?
L’incertitude régnant autour de la licence délivrée à Yverdon – et des éventuelles conséquences – serait de nature à modifier la donne. La prochaine bataille pourrait bien être juridique.
- par
- Nicolas Jacquier Saint-Gall
À la lecture du classement, et de toute évidence, les choses sont claires en Challenge League: couronné champion samedi, Yverdon-Sport est promu dans l’élite helvétique, Lausanne, retrouvant la Super League une année après l’avoir quittée, l’accompagnera tandis que le SLO disputera les barrages face au FC Sion, les 3 (aller à Tourbillon) et 6 juin (retour à la Pontaise).
En apparence, tout apparaît donc simple, peut-être trop. Car un nouvel élément, lié aux infrastructures du club nord-vaudois, infrastructures jugées non conformes aux exigences de la Super League, notamment pour ce qui concerne la sécurité (secteur visiteur) et l’éclairage, pourrait peut-être venir modifier la donne. Compte-tenu de l’impossibilité de pouvoir disputer ses matches au Stade municipal durant plusieurs mois, on sait qu’Yverdon s’était vu contraint, au moment de déposer en mars son dossier de licence, de trouver un stade de remplacement, en l’occurrence Tourbillon.
Ce qu’il a fait en obtenant au préalable l’indispensable accord de la Ville de Sion ainsi que celui du club résident. Or, selon nos informations, il manquerait au moins deux pièces essentielles au dossier d’YS, notamment l’aval de la police cantonale semble-t-il. On comprend dès lors mieux la réaction courroucée de Frédéric Favre, un conseiller d’Etat pour lequel, a-t-il récemment expliqué au matin.ch, «il est exclu qu’Yverdon vienne jouer ses matches de Super League à Sion». Il serait aussi question d’une autorisation de manifestation qui ferait toujours défaut et d’une garantie bancaire non déposée pour les importants frais de sécurité.
Licence délivrée trop tôt?
Si tout cela s'avérait exact, comme plusieurs sources l’affirment, Yverdon a-t-il reçu une licence de manière trop précipitée, licence à laquelle il n’aurait pas droit? Dans cette troublante histoire, la Swiss Football League, consciente de marcher sur des œufs compte-tenu des énormes enjeux, a ainsi récemment demandé au club nord-vaudois d’apporter quelques éclaircissements, en présentant notamment les documents qui manqueraient à son dossier.
Dans le pire des cas, que personne n’ose envisager au pied du Jura, Yverdon-Sport pourrait se voir retirer sa licence et par là même être interdit de promotion. Un scénario jusqu’au-boutiste qui profiterait au SLO, lequel récupérerait automatiquement la place. Dans cette éventualité-là, le match de barrage opposant le FC Sion aux Lions de la Pontaise n’aurait plus sa raison d’être. On n’en est certes pas encore là, évidemment. À ce stade, tout cela ne sont encore que des supputations. Interrogé sur une éventualité aujourd’hui surtout théorique, Barthélémy Constantin n’a rien laissé transpirer. «Comme pour les transferts, je ne commente pas les rumeurs», s’est borné à faire savoir le directeur sportif de Tourbillon après la nouvelle humiliation subie par son club à Saint-Gall (défaite 4-0).
S’exprimant peu après sur l’antenne de blue Sports, Claudius Schäfer, CEO de la SFL, a fait savoir que le barrage aura lieu et qu’en aucun cas le précieux document pourrait être retiré au néo-promu du Stade municipal. Une prise de position catégorique qui n’empêche pas la saison régulière de se terminer dans une joyeuse zizanie.
Dans ce bras de fer qui paraît se dessiner, le champion de Challenge League doit maintenant mettre à profit ses prochains jours pour «blinder» une licence que d’autres pourraient chercher à lui contester. De part et d’autres, les avocats des clubs concernés fourbissent leurs arguments juridiques et se tiennent prêts à entrer dans l'arène s’ils ne l’ont déjà fait durant ce long week-end. À ce rythme, la saison 2022-2023 pourrait se jouer sur le tapis vert, ou devant les tribunaux.