FranceAprès 14 heures d’attente aux urgences, il meurt d’une hémorragie
Un cas dramatique survenu à Strasbourg illustrerait «la mort annoncée de l’hôpital public» français.
- par
- R.M.
Un homme s’est présenté le mercredi 16 mars dans la soirée aux urgences de l’hôpital de Strasbourg. Il y a passé «près de 14 heures sans prise en charge adaptée à sa pathologie». Et est décédé le lendemain matin d’une hémorragie digestive. Une enquête a été ouverte mais les syndicats ont dénoncé jeudi un sous-effectif, des dysfonctionnements et des conditions de travail qui ne font que se dégrader.
«L’hémorragie digestive, c’est quelque chose qu’on sait très bien soigner. Mais indéniablement, à force de retarder le début des soins à cause d’un manque de lits disponibles, cela crée une perte de chance pour le patient», a déploré Sébastien Harscoat, médecin au service des urgences dans les «Dernières Nouvelles d’Alsace». «On en arrive à un point où on est constamment engorgés. On ne peut plus accueillir, et malgré nos alertes, rien ne se passe.»
Pour Christian Prudhomme, secrétaire général local du syndicat Force ouvrière, l’encombrement des urgences est devenu chronique. «Ce qui s’est passé est dramatique, mais ça devait arriver. Aujourd’hui, on a encore eu 14 patients restés plus de 20 heures sur un brancard. Mardi, nous avions jusqu’à 10 ambulances qui ne pouvaient pas déposer leur patient, c’est catastrophique.»
Le CHRU (centre hospitalier régional et universitaire) de Strasbourg a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative. Mais les syndicats réclament aussi l’ouverture d’une enquête plus générale par l’Inspection générale des affaires sociales.
Le quotidien français rappelle que le personnel de l’hôpital de Strasbourg se réunit régulièrement pour des minutes de silence dénonçant «la mort annoncée de l’hôpital public».