FootballCinq milliards qui témoignent de la reprise des affaires
Après les années de pandémie, le marché des transferts va mieux. Les clubs ont dépensé plus de 5 milliards de dollars en tout durant les trois mois du mercato estival. De quoi se rapprocher de l’année record de 2019.
- par
- Rebecca Garcia
Près de 5 milliards de dollars dépensés de juin à septembre: les clubs de football ont retrouvé des fonds après les deux années de crise. La FIFA a publié mercredi un rapport sur les transferts des trois derniers mois. Si la somme totale déboursée représente une augmentation de près de 30% par rapport à l’année dernière, elle demeure inférieure au record absolu fixé en 2019. A ce moment-là, 5,8 milliards avaient transité durant le mercato.
La FIFA a comptabilité 9717 transferts, dont la grande majorité sur le Vieux-Continent. L’Angleterre se place comme le pays qui délie le plus les cordons de la bourse, devant l’Italie et l’Espagne. C’est aussi dans le berceau du football que le plus d’arrivées et de départs sont enregistrés. La France démontre quant à elle une plus grande efficacité au moment de la vente, puisque les recettes liées aux transferts y sont plus élevées.
La manière d’engager
La grande différence entre le marché du football féminin et celui du football masculin réside dans la manière dont les clubs signent les athlètes. Plus de la moitié des joueurs sont en fin de contrat, 16,8% font l’objet d’un transfert permanent d’un club à un autre, puis le reste représente soit un prêt (12.5%), soit un retour de prêt (12.2%). A combien s’élèvent les frais versés aux agents? 494.5 millions de dollars.
Les footballeuses attendent davantage la fin de leur contrat. 87% d’entre elles patientent avant de changer d’équipe, 6% sont engagées d’un club à un autre. Les prêts comptent pour 4.2% des transferts, et les retours de prêt pour 2.8%.
La FIFA prépare une petite révolution pour changer les habitudes. La fédération présidée par Gianni Infantino espère mieux récompenser les clubs formateurs. «Les dépenses globales pour les joueurs ont atteint 7 milliards de dollars en 2019, et cela ne se reflète pas dans les compensations payées aux clubs formateurs, qui n’ont eu que 70 millions de dollars», déplore Jan Kleiner, directeur de la réglementation du football à la FIFA. Il promet une entité qui veille à ce que chaque club qui forme ses joueurs soit rétribué pour ses efforts sans devoir le réclamer.
Le nouveau système devrait automatiquement établir les paiements à réaliser. «Cela fermera le fossé entre les récompenses de formations qui sont dues et celles qui sont effectivement payées.» Surtout, cela devrait en théorie diriger l’argent vers des clubs qui investissent pour les jeunes plutôt que vers des agents.