À Lützerath, la police encercle les derniers militants anticharbon

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En Allemagne, c’est en s’accrochant à des câbles ou en se perchant dans les arbres que les opposants à l’extension d’une mine résistent à la police. Celle-ci envisage une opération sur «plusieurs semaines».

Le camp de militants anticharbon opposés à l’extension d’une mine de lignite à ciel ouvert, dans l’ouest de l’Allemagne, a été totalement encerclé, mercredi, par la police, qui procède à l’évacuation progressive des lieux. Les forces de l’ordre s’attendent à une forte résistance des activistes qui occupent depuis deux ans l’ancien village de Lützerath, devenu un symbole pour les défenseurs du climat et les opposants aux énergies fossiles.

Comme attendu, les policiers ont déclenché, ce mercredi, une nouvelle phase de leur intervention, encerclant totalement le site et pénétrant à l’intérieur du campement où 200 personnes, selon l’AFP, se sont réfugiées dans des cabanes et autres installations construites dans les arbres.

Une barrière métallique a commencé à être installée autour de l’ancien village pour en fermer l’accès, tandis que des centaines d’agents en gilet jaune et des policiers formaient un cordon humain. L’opération d’évacuation «pourrait durer plusieurs semaines», a indiqué le service de presse de la police, qui a fait venir des unités de toute l’Allemagne.

«Abstenez-vous de lancer des cocktails Molotov!»

L’ambiance était calme, mercredi matin, selon les journalistes présents. «Abstenez-vous immédiatement de lancer des cocktails Molotov. Adoptez un comportement pacifique et non violent!» a cependant tweeté la police, à l’adresse des occupants.

Quelques dizaines d’entre eux ont été sortis, évacués du périmètre du camp par la police. Pour les autres, il s’agit de rester en hauteur le plus longtemps possible, a indiqué Mara Sauer, chargée de la communication des militants. Accrochés à des câbles, humides à cause de la pluie, les occupants se déplacent d’arbre en arbre, au-dessus des forces de police. Au sol, des militants se sont enchaîné un bras à un baril de béton.

Le groupe énergétique allemand RWE, propriétaire des lieux, veut démolir l’ancien village pour agrandir son immense mine de lignite. Ce charbon «est nécessaire pour faire fonctionner à capacité élevée les centrales en période de crise énergétique et économiser ainsi du gaz dans la production d’électricité en Allemagne», a affirmé le groupe, mercredi. Il a aussi rappelé avoir obtenu pour cela «toutes les autorisations nécessaires» et s’être engagé, en échange, à fermer ses centrales à charbon du bassin rhénan huit ans plus tôt que prévu, en 2030.

L’Allemagne a dû renforcer, cet hiver, son recours au charbon en raison de l’arrêt des livraisons de gaz russe, dont elle était fortement dépendante, décidé par Moscou, après l’invasion de l’Ukraine.

(AFP)

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