ArgentineUn ancien président devant la justice dans une affaire d’espionnage
Mauricio Macri, président d’Argentine de 2015 à 2019, est mis en cause dans les événements consécutifs à la disparition d’un sous-marin argentin en 2017.
L’ancien président argentin Mauricio Macri a de nouveau été sommé de faire une déposition dans l’affaire des accusations d’espionnage par les services secrets de familles des victimes du «San Juan», un sous-marin dont le naufrage en 2017 avait fait 44 morts.
Le juge Martin Bava a convoqué l’ex-président (2015-2019) pour mercredi 3 novembre, après que son successeur Alberto Fernandez a levé par décret l’obligation de secret sur les affaires de renseignements qui incombaient à son prédécesseur. Il s’agit de la quatrième convocation du juge Bava concernant Mauricio Macri, depuis début octobre, dans le cadre de cette affaire.
L’ex-président, 62 ans, a comparu jeudi devant le juge de Dolores, à 200 km au sud de Buenos Aires, mais l’audience a été suspendue à la demande de son avocat. Ce dernier a alors expliqué que le tribunal «ne dispose pas de l’habilitation à lever le secret sur le renseignement pour que M. Macri puisse déposer».
Des défaillances techniques dans le sous-marin
Mauricio Macri, qui dénonce une «persécution» politique, n’a pas répondu présent à deux précédentes citations à comparaître, la première car il était à l’étranger et la seconde car il avait demandé la récusation du juge Bava, ce qui lui a été refusé. Après enquête, le juge dispose de 10 jours pour décider de le poursuivre ou non.
Pour le juge Bava, le chef de l’État avait à l’époque «pleine connaissance» du suivi que réalisaient les services de renseignement sur les familles de l’équipage. Le San Juan avait disparu en novembre 2017 dans l’Atlantique Sud à 400 km des côtes de Patagonie. Localisé un an plus tard à 900 m de fond, il n’a jamais pu être renfloué, contre le vœu des familles. Selon la marine, le submersible qui datait de 1983 avait implosé en raison de défaillances techniques.
Les familles avaient mené à l’époque une intense campagne pour connaître le sort du sous-marin. Elles ont assuré avoir fait l’objet de filatures, d’écoutes téléphoniques, d’intimidations. Dans le cadre de la même enquête, des poursuites judiciaires ont déjà été engagées contre deux anciens chefs du renseignement, Gustavo Arribas et Silvia Majdalani.