FootballLe FC Sion a besoin d’un héros mais celui-ci existe-t-il?
Le club valaisan joue son destin ce lundi à Saint-Gall (16 h 30). Pour échapper aux barrages, il lui faut obtenir au moins un point et un meilleur résultat que Winterthour, attendu au même moment au Wankdorf.
- par
- Nicolas Jacquier
Condamné à un exploit ce lundi après-midi au Kybunpark, Sion reste sur deux raclées contre Saint-Gall. La première, reçue un triste soir de novembre à Tourbillon (2-7), avait coûté sa place à Paolo Tramezzani; la deuxième, administrée le 25 février dernier devant son public (0-4), avait confirmé que l’arrivée de Fabio Celestini n’avait rien changé au problème.
Devant des statistiques aussi calamiteuses, on en oublierait presque que le club valaisan était venu s’imposer 2-1 à l’autre extrémité du pays le 10 septembre 2022 grâce à des réussites signées Chouaref (son premier et dernier but en championnat) et Stojilkovic (il n’est plus là). C’est cet exploit que le visiteur devra rééditer dans quelques heures, tout en espérant que Winterthour, attendu au même moment à Wankdorf, ne gâche pas la remise du trophée de champion à Young Boys…
L’unique question centrale est de savoir si Sion peut encore échapper à un destin de barragiste tout désigné qui l’opposerait au SLO tant le feu de l’indispensable passion semble s’être éteint. Jeudi soir, après le nouveau revers essuyé à domicile (défaite 2-1 contre Lucerne), les propos de Barth Constantin résonnaient comme un aveu d’échec. «On doit aller là-bas avec les joueurs qui sont motivés, qui veulent se battre pour l’équipe, le club, les supporters, a-t-il concédé au micro de Blue Sport. C’est comme cela que l’on pourrait avoir une fin heureuse du côté de Saint-Gall. Mais uniquement avec ces gens-là.»
Les propos sans équivoque du directeur sportif confirment, si besoin est, que plusieurs éléments ont déjà démissionné, ou ne se sentent pas investi de la mission de sauver ce qui peut encore l’être. C’est grave et dit tout de l’état de nervosité dans lequel sont plongés les naufragés de Tourbillon, à l’image de la stupide expulsion de Poha. Cela ne concerne plus Fickentscher, Cavaré, Moubandje, Cyprien, Itaitinga, Zagré et Balotelli, toujours annoncés blessés, certains l’étant davantage que d’autres.
Jusqu’à présent, Sion avait toujours réussi à se sauver sur le gong, lors de l’ultime quart d’heure de l’ultime journée. Mais chaque fois, aussi bien en 2020 et 2021 que le printemps passé, il avait pu compter sur un homme providentiel, souvent Gaëtan Karlen d’ailleurs.
Qui pourrait enfiler cette fois l’habit de sauveur? Karlen n’est plus utilisé que de manière parcimonieuse par Tramezzani qui lui préfère Chouaref dans un rôle à contre-emploi. Et si c’était enfin l’heure de celui-ci? Pourtant souvent placé au bon endroit et capable de se créer des occasions, l’ailier gauche français s’est surtout signalé par sa maladresse dans le dernier geste. Son entraîneur doit rêver que cela change.
Zeidler saura motiver sa troupe
L’autre composante du dernier rendez-vous du championnat, c’est Peter Zeidler. L’entraîneur du FC Saint-Gall n’a jamais cessé de clamer son amour du Vieux-Pays mais il n’a pas oublié les circonstances dans lesquelles il avait été délogé du banc du FC Sion au printemps 2017, quelques semaines avant une finale de Coupe de Suisse perdue 3-0 contre Bâle à Genève. Dans un stade qui sera probablement plein, Zeidler saura motiver ses joueurs comme jamais, d’autant que Saint-Gall peut encore nourrir l’espoir de décrocher un strapontin européen à condition de l’emporter dans le même temps où Bâle et Grasshopper se neutraliseraient et que Zurich ne gagne pas contre Lugano.
Pour Sion, qui a pris le chemin de la Suisse orientale samedi déjà, les données sont beaucoup plus limpides. Pour échapper à un barrage qui l’opposerait à Lausanne, les Valaisans devront ramener au moins un point et obtenir un meilleur résultat que Winterthour. «Tout se jouera dans les têtes», avait précisé Tramezzani après la nouvelle terrible désillusion contre Lucerne.
Seule certitude: il n’y aura pas de happy end valaisan sans dépassement de soi. Question pour l’actuel barragiste: qui en est encore capable et, peut-être surtout, qui le veut vraiment?