FrancePerpétuité requise contre le complice du tueur du couple de policiers
Le parquet estime que l’accusé a bien aidé Larossi Abballa à choisir comme cibles Jean-Baptiste Salvaing et sa compagne Jessica Schneider en 2016.
Sept ans après l’assassinat, au nom de l’organisation État islamique, d’un couple de policiers à leur domicile de la région parisienne, devant leur enfant, la réclusion criminelle à perpétuité a été requise mardi à l’encontre du complice présumé du meurtrier.
Mohamed Lamine Aberouz, 30 ans, est jugé devant la Cour d’assises spéciale de Paris pour complicité dans l’assassinat du couple à leur domicile de Magnanville, à l’ouest de Paris, le 13 juin 2016. Jessica Schneider, 36 ans, fonctionnaire de police au commissariat d’une ville limitrophe, avait été égorgée sous les yeux de son fils de trois ans par Larossi Abballa.
L’assaillant, qui était connu des services de renseignement et a revendiqué son acte au nom de l’organisation État islamique (EI) dans une vidéo, a ensuite tué de neuf coups de couteau Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, commandant dans un autre commissariat, qui s’apprêtait à rentrer chez lui.
Larossi Abballa a été abattu par la police lors de l’assaut pour libérer l’enfant du couple. Ce crime avait profondément traumatisé la police française.
Une trace ADN de l’accusé
La présence d’une «trace ADN pure» de l’accusé au domicile des deux policiers «signe de façon irrévocable la complicité de Mohamed Lamine Aberouz dans les crimes commis par Larossi Abballa», a affirmé une représentante du parquet avant de réclamer «la peine maximum» prévue par la loi. Durant tout le réquisitoire, d’environ trois heures, Mohamed Lamine Aberouz est resté prostré dans le box.
«Il y a l’adhésion avec l’idéologie de (l’organisation) État islamique, la proximité et l’influence sur Larossi Abballa, la méthodologie et la connaissance de Mohamed Lamine Aberouz qu’on retrouve dans la revendication, son ADN sur l’ordinateur des victimes, l’absence d’alibi, (…) la destruction de preuves immédiatement après l’attentat, les propos évolutifs et les incohérences. Évidemment qu’il est coupable», a résumé l’avocate générale.
«C’est évidemment parce qu’ils étaient policiers que Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider ont été pris pour cibles», a-t-elle souligné. «La question du pourquoi n’a jamais fait de mystère. À travers eux, c’est notre République, ses valeurs, ses fondements qui étaient visés».
Sa collègue avocate générale a également estimé que Mohamed Lamine Aberouz, ami d’enfance du tueur, a exprimé durant le procès «sa haine pour la démocratie et la République».
Le verdict est attendu mercredi.