Terrorisme: Perpétuité confirmée dans l’affaire de l’attentat déjoué du Thalys

Publié

TerrorismePerpétuité confirmée dans l’affaire de l’attentat déjoué du Thalys

Le terroriste qui voulait commettre une attaque dans le train Amsterdam-Paris, en août 2015, a été condamné, en appel, à la même peine. Il avait été maîtrisé par des passagers.

Spencer Stone (à gauche) et Alek Skarlatos, deux militaires américains qui ont maîtrisé le terroriste dans le train Amsterdam-Paris, ont assisté au procès en appel.

Spencer Stone (à gauche) et Alek Skarlatos, deux militaires américains qui ont maîtrisé le terroriste dans le train Amsterdam-Paris, ont assisté au procès en appel.

AFP

Le Marocain A.E.K., le tireur mandaté par le groupe État islamique (EI) pour commettre un attentat contre un train Thalys, en août 2015, a été condamné en appel, jeudi, en France, à la réclusion criminelle à perpétuité pour «tentatives d’assassinats terroristes». La Cour d’assises spéciale présidée par David Hill a suivi à la lettre les réquisitions du Ministère public, confirmant la décision de première instance.

La peine du terroriste, âgé de 33 ans, a été assortie d’une période de sûreté de 22 ans et d’une interdiction définitive du territoire français à l’issue de son emprisonnement. Debout dans son box, l’accusé a accueilli le verdict sans réagir.

Lors de l’audience en appel, il a livré «peu d’éléments utiles à l’enquête», a estimé le juge. «Il existe un doute sur le travail de remise en question» de l’accusé. Invité à s’exprimer avant le verdict, A.E.K. avait fait part de ses «regrets» et de sa «honte» pour l’acte qu’il comptait accomplir.

Il prétendait viser des fonctionnaires de la Commission européenne

Lors de son procès en première instance, en décembre 2020, il avait déjà été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Il est à l’isolement depuis le début de son incarcération, en août 2015. Lors de ce deuxième procès, l’accusé a répété, comme pendant le premier, qu’il ne voulait pas «tuer des civils, des femmes ou des enfants».

«S’il n’y a pas eu un seul mort dans l’attaque avortée du train Thalys, ce n’est pas grâce à lui, mais à l’intervention héroïque de passagers.»

L’avocate générale

Il a expliqué en substance qu’il souhaitait prendre pour cibles des fonctionnaires de la Commission européenne, coupables à ses yeux de «donner les ordres aux forces de la coalition pour les bombardements en Syrie». Il a également exprimé des «regrets» pour son projet meurtrier et s’est dit «heureux» qu’il n’y ait pas eu de morts.

Soldats américains en civil

«S’il n’y a pas eu un seul mort» dans l’attaque avortée du train Thalys Amsterdam-Paris du 21 août 2015, «ce n’est pas grâce à lui, mais à l’intervention héroïque de passagers» du train, a relevé, mercredi, l’avocate générale dans son réquisitoire. Au cours de l’audience, A.E.K. n’a pas été en mesure d’expliquer comment il aurait pu distinguer des fonctionnaires de la Commission des autres passagers.

Il est monté dans le train à Bruxelles, avec un arsenal impressionnant: une kalachnikov avec neuf chargeurs contenant près de 300 munitions, un pistolet semi-automatique, un cutter et une bouteille remplie de liquide inflammable. Il n’a été empêché de commettre un massacre que par la courageuse intervention de plusieurs passagers, dont des soldats américains en civil et non armés, alors en vacances en Europe. Avant d’être maîtrisé, il a fait usage de ses armes, blessant d’une balle dans le dos un passager qui avait réussi à s’emparer de sa kalachnikov.

«Campagne d’attentats de masse»

Le commanditaire du tireur contrarié était un recruteur de l’EI, futur coordinateur des attentats du 13 novembre 2015, à Paris et Saint-Denis. Le terroriste du Thalys a caché aux enquêteurs ses liens avec lui jusqu’à la mort de ce dernier, tué par la police à Saint-Denis, cinq jours après les attaques du 13-Novembre.

Selon l’accusation, il ne fait aucun doute que l’attaque ratée s’est inscrite «dans une véritable campagne d’attentats de masse, qui trouve son apogée» dans les attentats du 13 novembre 2015, à Paris, et en mars 2016, à Bruxelles.

(AFP)

Ton opinion

0 commentaires