Valais: Une infirmière coupable de la mort d’une ado

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ValaisUne infirmière reconnue coupable de la mort d’une adolescente

Une jeune fille de 14 ans, qui participait à un camp sportif à Crans-Montana en 2014, avait perdu la vie pendant le séjour. L’infirmière du camp vient d’être déclarée coupable d’homicide par négligence.

Lauren von Beust
par
Lauren von Beust
La jeune fille de 14 ans était asthmatique. Elle est décédée d’un arrêt cardiaque lié à une crise d’asthme.

La jeune fille de 14 ans était asthmatique. Elle est décédée d’un arrêt cardiaque lié à une crise d’asthme.  

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Pour la justice, elle est bien fautive. Accusée d’être responsable de la mort d’une adolescente dans un camp estival à Crans-Montana (VS) en 2014, une infirmière a été reconnue coupable jeudi d’homicide par négligence par le Tribunal de Sierre. Elle a été condamnée à 60 jours-amende, à 40 francs, avec sursis pendant deux ans.

Le juge a considéré que le traitement, qui avait été prescrit à la jeune fille de 14 ans qui souffrait d’asthme, n’avait pas été respecté à la lettre par la cheffe infirmière, à qui incombait pourtant cette tâche. L’état de santé de l’ado s’était ensuite dégradé, avant qu’un arrêt cardiaque lié à une crise d'asthme lui soit fatal. Également accusé d’homicide par négligence, un médecin, qui avait été appelé au camp la veille du décès et avait repoussé l’auscultation de l’ado au lendemain, a en revanche été acquitté par la justice valaisanne.

«Une succession d’erreurs»

D’après le Ministère public, l’infirmière n’a jamais pris conscience de la gravité de la situation. «Une succession d'erreurs involontaires a conduit à l'issue dramatique», avait déclaré le procureur Olivier Elsig, lors du procès des deux accusés sexagénaires, lundi. Les deux professionnels de la santé avaient plaidé l’acquittement. 

Me Pauline Elsig, avocate de l’infirmière, attend le jugement détaillé pour se prononcer sur un éventuel appel. Quant des proches de la défunte, ils recevront 50’000 francs pour réparation du tort moral. «La famille est satisfaite de constater que,  pour la justice, le décès n'est pas attribué à la fatalité mais bien à la faute d'une personne», a réagi leur avocat Me Gaspard Couchepin. Ce dernier ajoute qu’un appel n’est pas exclu.

Père décédé quelques mois plus tôt

Présente au procès lundi, la mère de l’adolescente avait confié que la vie de ses deux autres filles et la sienne étaient brisées depuis le décès de l’aînée. Mature pour son âge, celle-ci avait repris le rôle du père de famille, disparu quelques mois avant elle. Ses sœurs n’ayant pas obtenu de visa de sortie de Russie, elles n’avaient pu assister à l’audience. Les nombreuses expertises effectuées et la durée de la pandémie expliquent aussi pourquoi le procès s’est tenu près de neuf ans après les faits. 

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