ColombieLe gouvernement et l’ELN d’accord pour reprendre le dialogue
Le gouvernement du président Petro a trouvé un accord avec l’ELN pour reprendre les négociations interrompues en 2019 par Iván Duque, l’ancien président.
Le gouvernement colombien et l’Armée de libération nationale (ELN) sont d’accord sur la nécessité de renouer le dialogue, rompu depuis quatre ans, a déclaré vendredi à La Havane un représentant du gouvernement, à l’issue d’une rencontre avec une délégation de la guérilla.
«Les deux parties s’accordent sur la nécessité de relancer un processus de dialogue», a déclaré le Haut Commissaire pour la paix, Danilo Rueda, qui a officiellement reconnu la «légitimité» de la délégation de l’ELN, conduite par un de ses commandants, Pablo Beltrán. Ce dernier dirigeait déjà la délégation de la guérilla lors des derniers pourparlers de paix, interrompus en 2018 à l’arrivée au pouvoir de l’ancien président Iván Duque.
Cette rencontre, organisée sous l’égide de Cuba et de la Norvège, entre représentants du gouvernement colombien et de la guérilla survient quelques jours après l’entrée en fonction de Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire de Colombie. Parmi les promesses électorales de cet ex-guérillero de 62 ans, élu le 19 juin: reprendre les négociations de paix avec les groupes armés et mettre fin à la politique de la «guerre contre la drogue».
Neuf personnes libérées par l’ELN
Se félicitant que «l’ELN partage la volonté du gouvernement colombien», Danilo Rueda a assuré que le gouvernement prendrait «toutes les mesures juridiques et politiques» pour garantir les conditions d’un retour à la table des négociations.
Lors d’une conférence de presse à Bogotá, le président Petro a pour sa part souligné que le rapprochement avec l’ELN devait permettre de «regarder ce qui a été laissé en plan il y a quatre ans et voir ce qui peut être récupéré». En attendant, le gouvernement colombien a annoncé vendredi la libération par l’ELN de neuf personnes détenues par la guérilla depuis le 13 juillet.
Après la signature d’un accord de paix historique avec l’ex-guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxistes) en 2016, des négociations avaient été entamées avec l’ELN l’année suivante sous la présidence du prix Nobel de la paix Juan Manuel Santos (2010-2018), d’abord à Quito puis à La Havane.
Mais elles ont été interrompues par son successeur, le conservateur Iván Duque, après un attentat contre l’école de police à Bogotá, lors duquel 22 cadets, en plus de l’agresseur, avaient été tués en janvier 2019. Selon les autorités, l’ELN compte actuellement quelque 2500 membres, contre environ 1800 au moment des négociations. Elle est surtout présente dans la région du Pacifique et à la frontière avec le Venezuela.