Amérique latineNicaragua: Daniel Ortega qualifie l’Église catholique de «dictature»
Le président nicaraguayen a qualifié mercredi l’Église catholique de «dictature parfaite, de tyrannie parfaite» deux semaines après que le pape a assuré qu’«il y a un dialogue» avec Managua.
«Qui élit les curés? Qui élit les cardinaux? Qui élit le pape? (…) c’est une dictature parfaite, une tyrannie parfaite!» s’est exclamé Daniel Ortega mercredi soir dans un discours à l’occasion du 43e anniversaire de la fondation de la police nicaraguayenne.
Le pape François a insisté le 15 septembre sur la nécessité de «ne jamais arrêter le dialogue» avec le Nicaragua, où les tensions croissent entre l’État et l’Église catholique. «Il y a un dialogue. On a parlé avec le gouvernement. Il y a un dialogue. Ça ne veut pas dire que l’on approuve tout ce que fait le gouvernement. Ou que l’on désapprouve tout», a dit le pape argentin.
En mars, le Nicaragua avait expulsé l’ambassadeur du Vatican. Et en août, Mgr Rolando Alvarez, critique du régime, a été arrêté et «assigné à résidence», selon la police qui a invoqué des activités «déstabilisantes et provocatrices» de l’évêque.
Faisant fi de la main tendue du pape, le président Ortega a attaqué violemment l’Église catholique. «Moi, je dirais à sa Sainteté le pape, bien respectueusement, aux autorités catholiques -je suis catholique- comme chrétien, je ne me sens pas représenté», a-t-il dit en évoquant «l’histoire terrible» de l’Église, citant pêle-mêle l’Inquisition et les abus contre les enfants autochtones au Canada. «Nous les entendons parler de démocratie», a-t-il ironisé, en recommandant que tous les ecclésiastiques – des prêtres au pape, en passant par les cardinaux – soient élus par les fidèles.
Le Nicaragua va expulser l’ambassadrice de l’UE
Le ministre nicaraguayen des Affaires étrangères Denis Moncada a notifié mercredi après-midi son expulsion à l’ambassadrice de l’Union européenne à Managua, Bettina Muscheidt, a-t-on appris de source diplomatique.
Bettina Muscheidt, qui a pris son poste à Managua en octobre 2021, a été convoquée au ministère nicaraguayen des Affaires étrangères où la notification de son expulsion lui a été lue par Denis Moncada, selon la même source.