Indiana (USA)Ils ont noyé une ado à 19 ans, ils sont démasqués 48 ans plus tard
La mort violente d’une jeune fille de 17 ans en 1975 n’avait jamais été élucidée. L’ADN a permis d’enfin inculper les deux principaux suspects.
- par
- Michel Pralong
Le 6 août 1975, Laurel Jean Mitchell, 17 ans, quitte son travail dans le snack-bar d’Epworth Forest, dans l’Indiana (USA). Il est 22 heures. Un ami lui propose de la ramener chez elle en voiture, mais elle part à pied car elle doit retrouver des amis à un parc d’attractions à 800 mètres de là. Elle n’y est jamais arrivée, ni rentrée chez elle.
Ses parents ont alerté la police à 4 h 15 du matin. Quelques heures plus tard, un pêcheur va trouver le corps de la jeune femme dans une rivière. Elle est morte noyée, mais l’autopsie montre qu’elle s’est battue, «une lutte violente pour survivre», selon des documents d’époque cités par «Law & Order».
La police ouvre donc une enquête pour meurtre. Plusieurs témoins raconteront avoir entendu une voiture bruyante, genre Oldsmobile, tourner dans les environs du lieu ou Laurel a disparu vers 22 heures ce soir-là. Mais les recherches ne donneront rien et l’affaire deviendra un cold case.
En 2013, les enquêtes ont le nom de deux suspects. Une certaine Ranae Shelton, qui avait 16 ans au moment des faits, contacte la police pour leur raconter ce qu’un homme, avec qui elle avait eu un rendez-vous en 1975, lui avait confié en la ramenant chez elle. John Wayne Lehman, 19 ans, aurait admis être impliqué dans un crime commis avec un ami, Fred Bandy. Pourquoi cette femme est-elle venue témoigner 38 ans après et pas tout de suite, mystère. Mais les détails qu’elle donne correspondent aux éléments trouvés sur la scène du crime de Laurel Mitchell.
Profil ADN en 2020
En 2014 et en 2019, d’autres témoignages disent qu’à l’époque, John Wayne Lehman et Fred Bandy avaient raconté avoir tué Laurel Mitchell. Les deux hommes sont donc clairement suspects, manque les preuves. En 2019, les habits de la victime sont soumis à une nouvelle analyse dans l’espoir de trouver de l’ADN de l’un de ses meurtriers. Ce qui se produit. Un profil ADN est établi en 2020, qui permet de disculper trois autres suspects dans l’affaire.
Fin 2022, un policier se rend au domicile de Fred Bandy, qui habite Goshen, dans l’Indiana et ce dernier donne volontairement un échantillon de son ADN. Il correspond sans doute possible à celui trouvé sur les vêtements de Laurel Mitchell. De plus, il s’avère que Bandy possédait une Oldsmobile à l’époque. Les enquêteurs en ont conclu que, en ce soir de 1975, Bandy et Lehman ont embarqué de force dans la voiture Lauren Mitchell, l’ont emmenée vers la rivière et l’ont noyée volontairement, «avec une malveillance préméditée». Ils ont annoncé mardi 7 février l’arrestation des deux hommes, aujourd’hui âgés de 67 ans.
Pédophile récidiviste
Selon «Law & Crime», Fred Bandy a un passé criminel puisqu’il a été condamné à un an de prison pour pédophilie une première fois en 2001, puis à 6 ans de prison en 2016, cette fois pour avoir caressé deux filles de 10 et 12 ans.