Ski alpin: Pourquoi l’arrivée de la descente a-t-elle été avancée en plein virage?

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Ski alpinPourquoi l’arrivée de la descente a-t-elle été avancée en plein virage?

Lors de la première descente de Crans-Montana, l’arrivée a été avancée pour protéger les coureuses. De quoi provoquer la confusion et lancer un débat sur la sécurité. La lauréate Lara Gut-Behrami n’a pas caché ses doutes en vue de samedi.

Rebecca Garcia, Adrien Schnarrenberger
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Rebecca Garcia, Adrien Schnarrenberger
L’arrivée de la course valaisanne a été déplacée dans un virage, à quelques hectomètres de l’aire d’arrivée normale.

L’arrivée de la course valaisanne a été déplacée dans un virage, à quelques hectomètres de l’aire d’arrivée normale.

RTS

Les (télé)spectateurs de la première des deux descentes de Crans-Montana avaient de quoi être étonnés, ce vendredi matin: les skieuses coupaient la ligne d’arrivée non sous le traditionnel arche rouge, mais bien avant, dans un virage! A la clé, un curieux spectacle avec des hectomètres de chasse-neige jusqu’à rejoindre l’endroit où le public s’était massé, dans l’aire d’arrivée.

Que s’est-il passé? «Le revêtement était trop mou, explique Michel Vion, secrétaire général de la Fédération internationale de ski (FIS). Il n’y avait que 80 mètres entre l’arche d’arrivée et les bâches, c’était un peu juste.» Les organisateurs ont donc dû prendre une décision peu courante: avancer l’arrivée.

Une nouvelle donne qui a pu semer la confusion sous les casques des athlètes. «C’était étrange, parce que tout était normal lors de l’inspection, explique Conny Hütter, 2e à égalité avec Jasmin Flury. C’est juste avant le départ qu’ils nous ont dit que l’arrivée était avancée.»

«C’était la bonne décision»

L’Autrichienne n’est pas pour autant courroucée de cette descente rabotée. «Je pense que c’était la bonne décision. Cette saison a été compliquée pour tout le monde, avec les blessures à répétition, donc je comprends qu’ils aient pris cette précaution», analyse Conny Hütter.

Pour la descendeuse, cela ne diminue pas le plaisir du public: «C’est une expérience différente, puisque les skieuses arrivent tranquillement plutôt qu’en pleine vitesse, mais cela permet de bien voir les athlètes.»

Cheffe de presse de l’équipe américaine, Moran MacKenzie a reconnu que ce revirement de dernière minute avait surpris les athlètes de l’US Ski Team. «C’est très étrange d’apprendre 20 minutes avant de s’élancer que la course va se terminer en plein virage. Mais parfois, il faut faire ce qu’il faut pour protéger les skieuses.»

«Je pense que je me prononcerais contre la course de samedi.»

Lara Gut

Grande gagnante du jour, Lara Gut-Behrami s’est aussi montrée philosophe. «On peut travailler toute la nuit, mais quand il fait 15 degrés, c’est évident que c’est compliqué, a relevé la Tessinoise. On se demande si ce sera encore plus dangereux à skier samedi.»

Relancée par le journaliste de la RTS David Berger pour savoir quelle serait sa décision, la Suissesse a marqué un temps d’arrêt, avant de déclarer: «Je pense que je serais contre la course.»

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