FOOTBALLÀ Bâle, sur un terrain maudit, Sion va-t-il enfin échapper à son destin?
En championnat, le club valaisan ne s’est plus imposé sur les bords du Rhin depuis l’été 1997. Affronter ce samedi un adversaire autant en crise que lui pourrait constituer un avantage
- par
- Nicolas Jacquier
Le déplacement du FC Sion à Bâle constitue toujours un «marronnier» que l’on arrose en toute saison, et qui refleurit au gré du calendrier.
Car les chiffres sont suffisamment têtus pour commencer à peser dans les esprits. Songez, à ceux et celles qui l’ignoreraient encore, que le club valaisan ne s’est plus imposé en championnat à Bâle depuis plus d’un quart de siècle. La dernière victoire du club valaisan sur les bords du Rhin remonte au 2 août 1997. Dans un match disputé dans l’ancien Joggeli, les visiteurs, entraînés à l’époque par Alberto Bigon, l’avaient emporté 3-1 grâce à un doublé de Pascal Camadini et une réussite tardive d’un certain Didier Tholot. Christian Constantin en était déjà le président, voilà qui ne rajeunit personne.
Depuis, c’est le grand néant. Des dizaines de techniciens se sont succédé sur le banc de Tourbillon, mais rien n’a changé au niveau du résultat lors de ses déplacements sur sol rhénan.
Excepté la parenthèse enchantée de la Coupe de Suisse et d’un treizième trophée soulevé au printemps 2015 (3-0 contre Bâle), Sion attend toujours le déclic en championnat, restant sur une série négative de 25 défaites et 13 nuls, le dernier «fêté» le 6 novembre passé (0-0). Une série noire qui dure depuis 25 ans, 6 mois et 9 jours, autant parler d’une éternité.
La 39e tentative sera-t-elle enfin la bonne? Avec Bâle, qui vient de faire le ménage sur son banc - le directeur sportif Heiko Vogel remplaçant Alex Frei, ce coach qu’il devait initialement davantage entourer -, Sion s’en va affronter une équipe autant en crise que lui. Avec un seul point très chanceusement rapporté de Genève (2-2 contre Servette) en trois sorties, l’équipe de Fabio Celestini tarde à trouver ses marques et à offrir l’identité de jeu que cherche à lui insuffler le technicien vaudois. «On est toujours en phase de construction, devait convenir durant la semaine le technicien vaudois. Nous devons mettre les pièces du puzzle ensemble. Ce week-end, j’espère voir à l’œuvre un FC Sion avec la mentalité affichée contre Zurich, l’orgueil démontré à Genève et avec le jeu du match face à Lugano.»
Devant les médias, Celestini l’a reconnu ce jeudi à Riddes: tout prend davantage de temps qu’escompté. «J’espérais que tout aille plus vite, devait-il expliquer dans des propos reproduits sur le site du club. Mais ici, le processus est plus long. Ce groupe-là est différent de ce que j’ai connu auparavant. Ici, ils fonctionnent plus à l’instinct (…) Le groupe sort d’une situation compliquée, notamment un 2-7 encaissé à domicile. Mais nous sommes là pour nous battre et pas pour pleurer.»
Et si l’exploit, justement, venait au moment où personne ne s’y attend vraiment? Voilà qui ne déplairait évidemment pas au successeur de Tramezzani. «Le match contre Bâle est parfait pour un déclic (…) Mais la victoire ne viendra pas seule, on doit en faire plus.»
Sur les sites de paris en ligne, la victoire du FC Sion ce samedi à Bâle est cotée à 4,30 (soit un gain potentiel de 43 francs pour une mise de deux thunes). Contre 1,70 pour un succès rhénan.