Commentaire - Ah, ce crop top qui effraie les Haut-Valaisans…

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CommentaireAh, ce crop top qui effraie les Haut-Valaisans…

Le cycle d’orientation de Gampel interdit les crop top et tout ce qui est «provocant», sous-entendu chez les filles. Nouvelle polémique. Comme toujours, ce n’est pas l’habit qui pose problème, mais bien le regard.

Eric Felley
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Eric Felley
Le crop top ne sera pas toléré dans le cycle haut-valaisan de Gampel.

Le crop top ne sera pas toléré dans le cycle haut-valaisan de Gampel.

Getty Images/EyeEm

La vague de chaleur qui nous a tenu compagnie depuis une bonne semaine ne sera dès lundi qu’un souvenir. Pour de nombreux élèves, le temps de l’école revient avec celui de la fraîcheur. Et c’est tant mieux, car la tentation sera moins grande pour certaines ou certains de s’habiller trop léger pour aller en classe. Cela vaut particulièrement à Gampel en Valais, où le «Walliser Bote» a révélé vendredi l’existence d’un prude règlement vestimentaire pour son cycle d’orientation.

Le cycle de Gampel, qui compte une centaine d’élèves, bannit «les vêtements provocants ou révélateurs». C’est-à-dire les décolletés, les dos nus et les shorts «d’une longueur inférieure à 10 cm à partir de l’entrejambe». Il interdit aussi le «crop- top», qui laisse voir le nombril et le ventre. Enfin, les leggings et les pantalons de sport moulants sont aussi prohibés dans l’établissement.

Sexisme et paternalisme

Bien entendu, ces contraintes vestimentaires concernent principalement les filles et font réagir les milieux féministes contre une remise à l’ordre aux accents sexistes ou paternalistes. On l’a vu à Fribourg avec la polémique autour d’un soutien-gorge absent et d’une lettre de lecteur d’un certain Paul Clément adressée «Aux jeunes filles en fleur» . On l’a vu aussi à Genève, au cycle d’orientation de Pinchat, qui obligeait certaines à porter un t-shirt, où il était écrit: «J’ai une tenue adéquate», aussitôt baptisé le «t-shirt de la honte». Dans le Haut-Valais, la polémique sera moindre, car la société y est très conservatrice.

La première des libertés n’est-elle pas de s’habiller comme on veut? En réalité, on s’habille comme les autres, comme l’époque, avec ce qu’on trouve dans les boutiques, en essayant de ressembler à un tel ou une telle, en voulant se distinguer ou pas, se faire remarquer ou pas. À l’adolescence, l’habillement est un enjeu permanent pour plaire à soi-même et aux autres. La mode masculine est «plus sage», car elle ne vise guère à dénuder des parties du corps.

Le regard fait l’œuvre…

Par contre, dans la mode féminine, les vêtements dialoguent davantage avec les parties du corps. Ce qui est caché ou ce qui est montré peut faire l’objet des interprétations les plus diverses. Bien entendu, l’école a pour vocation de corriger les excès, fussent-ils vestimentaires. Mais de là à interdire les leggins et les pantalons de sport moulants, il y aurait un pas à ne pas franchir… En art, on dit volontiers que c’est le regard qui fait l’œuvre. Et, quand cela ne nous plaît pas, on peut toujours regarder ailleurs ou fermer les yeux.

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